Article

Rénovation des poulaillers

La recherche aide les producteurs d’œufs à réussir une transition vers de nouvelles exigences pour les habitations de poules et à réduire au minimum leurs pertes pendant ce processus
Par
Josh Martin
Établissement(s)
University of Guelph
Province(s)
Ontario
Sujet(s)
Biologie animale

En 2016, les Producteurs d’œufs du Canada (POC), qui gèrent l’approvisionnement en œufs au pays, ont décidé d’abandonner progressivement les cages conventionnelles en faveur d’habitations octroyant plus d’espace aux poules pour se percher, couver et gratter, c’est-à-dire par l’utilisation de cages aménagées ou de granges à aire ouverte.

Cependant, pour les producteurs d’œufs, cette transition vers des systèmes de poules en liberté peut entrainer une hausse des couts, particulièrement parce que ces pratiques sont relativement nouvelles et moins bien comprises que les cages conventionnelles. Par exemple, il peut être plus difficile de gérer la température et la qualité de l’air dans des granges à aire ouverte poussiéreuses. Il est également plus difficile pour les producteurs de prendre en charge des poules en liberté, ce qui entraine des risques accrus de blessures chez les poules et d’œufs craqués, perdus ou sales. Selon Helen Anne Hudson, directrice – Responsabilité sociale de l’entreprise des Fermes Burnbrae, l’un des principaux producteurs d’œufs en Ontario, situé dans l’Est de la province : Cela représente une perte financière pour les producteurs d’œufs.

« La majorité des 27 millions de poules pondeuses au Canada auront besoin de nouvelles habitations au cours des 10 prochaines années. »

Les enjeux sont considérables. En Ontario seulement, plus de 400 producteurs d’œufs et de poulettes génèrent un chiffre d’affaires de près de 400 millions de dollars chaque année. Les nouvelles exigences signifient que la majorité des 27 millions de poules pondeuses au Canada auront besoin de nouvelles habitations.

Détentrice de la Chaire de recherche sur le bienêtre de la volaille de POC et chercheure de la University of Guelph, Tina Widowski travaille en collaboration avec l’industrie pour faciliter la transition. Le financement de la FCI a permis à Mme Widowski, une experte du bienêtre animal, d’acheter de l’équipement pour surveiller et analyser l’incidence des différents systèmes d’habitations sur les poules. Ses données ont aidé à définir un nouveau code de pratiques sur lequel fonder les nouvelles exigences. Par exemple, son travail a permis de conclure que les poules préfèrent nettement pondre des œufs dans un espace restreint, donc la mise en place d’aires de nidification pourrait aider à réduire leur stress.

Le fait de veiller à ce que le code de pratique soit fondé sur une science de haute qualité est bénéfique pour les oiseaux et pour les producteurs. Mme Hudson affirme que cela reflète la volonté de l’industrie d’offrir les meilleurs soins possible aux poules.