Assemblée publique annuelle

 

Innover pour le bien de la société 

La recherche stimule l’innovation et l’esprit d’entreprise, générant ainsi des retombées durables pour la société 

Soyez des nôtres à l’occasion de ce panel virtuel réunissant un innovateur et une innovatrice qui contribuent à la société, en transformant leurs travaux de recherche en entreprises canadiennes florissantes. 


Lianna Genovese 

Fondatrice d’ImaginAble Solutions (en anglais seulement), une entreprise qui conçoit des technologies de communication, de loisirs et de réadaptation permettant aux personnes en situation de handicap de vivre une vie à la hauteur de leurs rêves. 


Cliff van der Linden 

Fondateur de Vox Pop Labs (en anglais seulement), une entreprise qui conçoit des applications basées sur les données. Il s’est notamment fait connaître pour avoir créé la boussole électorale (Vote Compass), une application éducative sur les politiques publiques qui a été utilisée par des dizaines de millions de personnes pendant des campagnes électorales menées partout dans le monde. 


Discussion animée par 
 

Sylvain Charbonneau 

Président-directeur général de la Fondation canadienne pour l’innovation 

Panel principal de l’Assemblée publique annuelle de la FCI

La recherche stimule l’innovation et l’esprit d’entreprise, générant ainsi des retombées durables pour la société
La transcription originale de cette vidéo a été préparée en anglais par un prestataire externe à la FCI, puis traduite à l’aide d’une plateforme numérique. La FCI ne garantit ni l’exactitude ni la fiabilité de la transcription ou de la traduction de chaque mot.
Sylvain Charbonneau : J'aimerais vous présenter Leanna Genovese et Cliff van der Linden. Lianna est la fondatrice de ImagineAble Solutions, une entreprise qui développe des technologies de communication, de loisirs et de réadaptation qui permettent aux personnes en situation de handicap de vivre la vie qu'elles imaginent. Elle s'est engagée sur la voie de l'entrepreneuriat alors qu'elle était encore qu’une étudiante en ingénierie à l'Université McMaster.
Cliff est quant à lui le fondateur de Vox Pop Labs, une entreprise qui crée des applications basées sur des données et qui est surtout connue pour avoir produit la Boussole électorale (Vote Compass), un outil de connaissance des politiques publiques utilisé par des dizaines de millions de personnes pendant les campagnes électorales dans le monde entier. Il est professeur agrégé au département de sciences politiques de l'Université McMaster, où il est également le premier directeur universitaire du programme de maîtrise en politiques publiques et du laboratoire de la société numérique. Bienvenue à Leanna et Cliff.
J'aimerais vous inviter tous les deux à commencer par vous présenter. Peut-être en commençant par vous, Lianna. Dites-nous où vous avez fait vos études postsecondaires. Qu'avez-vous étudié? Qu'est-ce qui vous a incitée à mettre vos travaux de recherche en application et à transformer le résultat en entreprise, et peut-être dire quelques mots sur votre entreprise, et quelles sont ses retombées.

Lianna Genovese : Merci beaucoup de m'accueillir. C'est un grand honneur, je vais donc me présenter et en dire un peu plus sur ImaginAble Solutions. Je suis Lianna, PDG et fondatrice d'ImaginAble Solutions. Nous créons des technologies d'assistance pour améliorer la qualité de vie des enfants et des adultes en situation de handicap. J'ai une formation en génie biomédical et mécanique. J'ai étudié à l'Université McMaster, où j'ai rencontré en première année Alyssa, une femme atteinte d'infirmité motrice cérébrale qui aimait peindre, mais qui, au fur et à mesure de l'évolution de sa maladie, a perdu la capacité de tenir un pinceau, en raison de la spasticité de sa main. La faiblesse de ses mains et de ses bras l'empêchait d'accomplir des tâches quotidiennes que d'autres considèrent comme allant de soi, et l'une de ses passions était la peinture. Elle a été privée de sa passion à cause de quelque chose qu'elle ne contrôlait pas. Dans le cadre de mon projet scolaire de première année, nous avons donc été chargés de concevoir un objet destiné à améliorer la vie d'une personne.
Je voulais aider mon amie Alyssa à peindre à nouveau. Alors le premier prototype a été fabriqué à partir de tuyaux, de pailles de nettoyage et d'une éponge. J'ai inclus Alyssa tout au long du processus de conception et je lui ai finalement créé un dispositif que nous appelons Guided Hands® qui lui a permis de peindre à nouveau, et le fait de la voir s'illuminer en peignant m'a incité à continuer à voir combien d'autres « Alyssa » je pourrais aider et cela m'a en quelque sorte conduite sur la voie de l'ingénieure biomédical devenue cheffe d'entreprise. Je vais peut-être faire une pause ici pour en dire un peu plus sur mon activité plus tard, mais Guided Hands® est aujourd'hui utilisé dans 23 pays, dans des écoles, des hôpitaux, permettant aux enfants et aux adultes dont la mobilité des mains est limitée non seulement de peindre, mais aussi d'écrire, de dessiner, d'avoir accès à des iPads, à des écrans tactiles, à des appareils de communication, en particulier pour celles et ceux qui ne communiquent pas à l’oral.
Et oui, nous sommes très enthousiastes à l'idée d'avoir des retombées sociales extraordinaires. Et nous n'aurions pas pu le faire sans le soutien de la FCI. Elle nous a vraiment aidés à acheter notre équipement. Nous sommes fiers d'être un produit fabriqué à Hamilton, en Ontario. En fait, nous travaillons à l'Institut de recherche en fabrication de l’Université McMaster, qui est lié à McMaster, bien sûr, et qui nous a aidés à développer tous nos produits. Il nous a aidés à acheter toutes nos imprimantes 3D pour, encore une fois, fabriquer à l’interne et permettre à notre entreprise d'avoir cette approche personnalisée de la création de technologies pour la communauté des personnes en situation de handicap.

Sylvain Charbonneau : Merci, Lianna. Et vous, Cliff?

Cliff van der Linden : Alors moi j'ai suivi ma formation de premier cycle à l'Université McMaster, où je suis à présent professeur. Mais ma formation doctorale s'est déroulée à l'Université de Toronto. J'ai étudié les sciences politiques. Mais plus précisément, j'ai une formation de chercheur en sciences sociales computationnelles (qui représente le sens du langage naturel en termes de calculabilité informatique, algoristique). Je travaille donc essentiellement avec de grands volumes de données et j'applique des méthodologies statistiques pour essayer de mieux comprendre le comportement politique.
J'ai été inspiré, ou plutôt, mon travail est inspiré, par ce que l’on perçoit comme un déficit de clairvoyance dans le vote, qui est un sujet classique en science politique. On estime que les gens votent souvent sans avoir une vision complète ou des informations complètes des politiques des partis ou des candidats pour lesquels ils votent. Et cela semblait être un problème auquel la technologie pouvait particulièrement bien trouver une solution, la technologie numérique je veux dire. J'ai donc lancé la première boussole électorale en 2011 pendant les élections fédérales canadiennes, et à l'époque il y avait beaucoup de quiz comme ceux de Buzzfeed (quel personnage de Disney êtes-vous? ou d'autres choses du genre…). Il s'agissait en fait de générateurs aléatoires, mais ils étaient très populaires. Beaucoup de gens les utilisaient. C'est devenu en quelque sorte le modèle économique de Buzzfeed. Et je me suis dit que nous pouvions reprendre l’idée de ce quiz personnalisé qui suscitait l’intérêt, mais en le rendant significatif et substantiel, et en utilisant des méthodologies solides pour aider les gens à naviguer dans le paysage politique d'une manière amusante et accessible qui les rendrait plus informés et donc plus autonomes le jour de l'élection. C'est ainsi qu'est née la boussole électorale. Il devait s'agir d'un projet ponctuel associé cette élection fédérale canadienne. Nous avons eu la chance que CBC/Radio-Canada accepte de prendre en charge le projet et de l'intégrer dans son offre de produits électoraux. En l'espace de cinq semaines, un outil que nous pensions être utilisé par à peine un millier de personnes l'a été par deux millions de Canadiennes et de Canadiens au cours de la campagne électorale. C'est ainsi que s'est amorcé ce qui est devenu un phénomène international.
Nous avons travaillé avec des dizaines de radiodiffuseurs publics et privés dans le monde entier pour apporter la boussole électorale aux élections, presque une centaine d'élections au cours des 15 dernières années et quelque 35 millions d'électeurs et d'électrices. En termes de retombées, nous espérons avoir réussi à motiver et à catalyser un électorat plus engagé et mieux informé dans le monde entier. Nous disposons de preuves empiriques démontrant que l'utilisation de nos outils augmente la probabilité de voter, que la participation électorale et les connaissances politiques sont plus robustes lorsque les gens se rendent aux urnes. Pour nous, il s'agit là de retombées significatives qui justifient ce que l’on fait.

Sylvain Charbonneau : Merci pour cette présentation Cliff. Je suis sûr que de nombreux membres de l'auditoire se demandent comment vous avez mis le doigt sur le potentiel commercial de vos travaux de recherche menés en laboratoire. Nous pourrions peut-être commencer par vous, Lianna, puis passer à Cliff?

Lianna Genovese : Je me suis donc donné pour mission d'aider mon amie et d'aider d'autres personnes comme elle. J'ai obtenu un stage coopératif en génie de fabrication à l'Institut de recherche en fabrication de l’Université McMaster, j’ai été embauchée pour un poste très particulier. La moitié de la journée, je testais la durée de vie des implants dentaires et l'autre moitié de la journée, ils… ils avaient dû voir le potentiel de mon produit lors de mon entretien j’imagine, alors ils m'ont dit : « Lianna, nous allons t'embaucher pour développer ton prototype et en faire un dispositif final ». J'avais donc la possibilité d'utiliser toutes les machines qui se trouvaient derrière moi (des machines commandées par ordinateur, des imprimantes 3D vraiment géniales), pour finaliser Guided Hands® et en faire un produit que je pourrais ensuite, vous savez, montrer à d'autres personnes. J'ai donc fini par créer une nouvelle version et je suis allée dans la communauté de Hamilton. Je n'avais pas de voiture, alors j'ai pris le bus, j'ai mis Guided Hands®, notre produit, dans un sac poubelle, puisque c'était le seul sac que j'avais pu trouver, et j'ai pris le bus à travers Hamilton, j'ai marché jusqu'aux maisons de repos, aux maisons de retraite, aux hôpitaux et j'ai révélé mon invention en la sortant de ce sac poubelle et en la présentant à tous ces professionnels de la santé et à toutes les personnes de notre communauté. J'ai vu la réaction sur le visage des gens, enfants et adultes, lorsqu'ils utilisaient Guided Hands® pour la première fois, peignant, écrivant, dessinant, s'exprimant, étant indépendants pour la première fois.
Et j'ai rencontré une petite fille nommée Bella. Elle a une infirmité motrice cérébrale, et je lui ai fait utiliser Guided Hands®, et elle avait le plus grand sourire sur son visage pendant qu'elle peignait. Ensuite, elle a utilisé un stylo pour écrire, elle a utilisé son iPad pour jouer à un jeu, et elle s'est tournée vers sa mère et lui a dit : « Maman, j'en veux un ». Et sa mère s'est tournée vers moi et m'a demandé : « C'est combien? »
À ce moment-là, l'idée de vendre cet appareil ne m'avait jamais traversé l'esprit. Ce n'était qu'une passion. Mais j'ai dès lors réalisé que j'avais créé quelque chose qui pouvait avoir une incidence sur la vie de quelqu'un.
Je suis donc retournée voir mon superviseur de stage coopératif de l'époque (cette personne est aujourd'hui responsable de conseiller notre entreprise en matière de fabrication). Je lui ai dit : « Les gens en veulent, que dois-je faire? » Et il m'a répondu : « Lianna, si vous créez une compagnie, nous pouvons vous aider à la financer ou à en financer la production, à vous faire décoller. » C'était il y a cinq ans. Et nous les utilisons toujours comme notre principal partenaire en matière de recherche et développement. Nous nous développons ici. Nous avons bénéficié d'un extraordinaire accès à du financement, à des étudiantes et étudiants, à des conseils, à des moyens d’effectuer de la recherche, à tout. Alors oui, c'est vraiment le commercial.
Je pense que le besoin pour notre produit est né presque accidentellement. Je voulais juste faire cela pour m'amuser, et j'ai vu que les gens avaient besoin de ce dispositif, et j'ai donc créé ma société à l'âge de 19 ans. Je n'avais aucune formation commerciale, juste la passion d'aider les autres à travailler dur et à persévérer. Mais il est évident que je n'aurais pas pu le faire sans l'incroyable soutien dont j'ai bénéficié.

Sylvain Charbonneau : Merci. Lianna. Et pour vous Cliff, comment s’est passée la transition?

Cliff van der Linden : Je pense que Lianna et moi (ainsi que de nombreux entrepreneurs sociaux que nous connaissons probablement tous les deux) avons un thème commun, c’est qu’en fait, nombreux sont ceux qui sont des entrepreneurs accidentels. Contrairement aux personnes qui recherchent des opportunités commerciales, les entreprises ont tendance à naître d'un désir d'avoir des retombées sociales ou de faire le bien social en quelque sorte, et l'entreprise a tendance à émerger lorsqu'il y a une opportunité de marché pour ces retombées sociales qu’elle peuvent durer grâce à l’entreprise elle-même qui génère des revenus.
Mon histoire est donc assez similaire, au moins dans le sens où j'ai vu un besoin, un besoin dont j'aimerais pouvoir dire qu'il est moins répandu aujourd'hui qu'il ne l'était en 2011. Mais je dirais que ce n'est peut-être pas le cas. Mais le besoin était qu'il y avait beaucoup de désinformation sur ce que les différents candidates et candidats et partis politiques représentaient, et cela affectait la capacité des gens à exprimer un vote qui reflétait réellement leurs préférences, leurs priorités et leurs valeurs. En essayant de couper court à ce qui venait entraver l’esprit avec des applications telles que la boussole électorale, j'ai tenté de répondre à ce que je considérais comme une sorte d'assaut contre nos institutions démocratiques. J'aimerais dire que cela a été un grand succès et que nous n'en avons plus besoin. Je ne pense pas que nous y soyons parvenus, mais j'espère qu'elle contribuera de manière significative à renforcer la citoyenneté démocratique.

Sylvain Charbonneau : Une question qui est souvent posée aux entrepreneurs qui sortent des établissements d'enseignement postsecondaire est celle des défis auxquels ils sont confrontés, qu'ils ont dû relever pour passer de la recherche en milieu universitaire ou collégial à l'entrepreneuriat, en particulier lorsqu'il s'agit de créer une entreprise qui s'efforce d'innover pour le bien social, de faire de l'innovation sociale. Cliff, commençons par vous. Comment avez-vous abordé cet enjeu?

Cliff van der Linden : Je m'appuie sur ce que Lianne et moi avons dit dans notre réponse précédente, en ce sens que je ne pense pas que beaucoup d'entre nous commençons avec un modèle d'entreprise dès le départ. Aussi faut-il, dans une certaine mesure, s’adapter aux conditions du marché, pour essayer de vous assurer que vous avez quelque chose de durable à long terme. Parmi les défis à relever, il y a évidemment le fait de générer des revenus, car ce n'est généralement pas le point central ou la priorité initiale lorsque l'on crée une entreprise sociale.
Ainsi, il faut réellement comprendre comment vous allez assurer les flux de trésorerie, les revenus, et la continuité du produit tout en garantissant qu’il soit adapté au marché, sont des compétences à juxtaposer au type de formation que beaucoup d'entre nous avons, que nous soyons dans l'ingénierie ou les sciences sociales. Il faut apprendre rapidement et parfois, c'est par l'échec que l'on apprend. Honnêtement, c’est en faisant des erreurs... Je pense donc qu'il faut une bonne dose de ténacité pour tenir le coup. Mais je pense aussi que l'une des grandes différences entre être en affaires ou dans l'environnement de l’enseignement postsecondaire, c’est que, dans ce dernier, on peut faire des erreurs. Oui, vous pouvez faire des erreurs et les revoir, les répéter et les affiner, et vous avez plus de temps pour le faire. Et je dirais que l'on peut souvent produire des résultats de meilleure qualité que ce que permet le milieu de l’enseignement postsecondaire. Mais dans le monde des affaires, il faut souvent se demander quel est le produit minimum viable. Et comment y parvenir dans le temps qu'il me reste, c'est-à-dire dans les limites de ma marge de manœuvre en termes de flux de trésorerie?

Sylvain Charbonneau : Je vous remercie. Lianna?

Lianna Genovese : Oui, je suis tout à fait d'accord avec Cliff. Tout ce qu'il a mentionné résonne en moi, en particulier le fait qu'il faut parfois apprendre de ses échecs. J'ai eu autour de moi un système de soutien vraiment extraordinaire qui m'a toujours dit : « Lianna, le mot "FAIL" (échec en anglais) est juste un acronyme pour "première tentative d'apprentissage" (First Attempt In Learning en anglais), ou "tu as une autre leçon importante à trouver" ». Et, bon sang, nous avons appris beaucoup de leçons et nous avons tant échoué! Mais bien sûr, comme je l'ai dit, j'ai créé l'entreprise à l'âge de 19 ans et je n'avais aucune expérience dans le domaine des affaires, alors j'ai dû faire appel à d'autres personnes plus intelligentes que moi pour qu'elles me soulèvent et m'apprennent à connaître ce monde fou de l'entrepreneuriat. C'est ainsi que j'ai fait appel à des incubateurs locaux comme Innovation Factory à Hamilton, comme notre incubateur d'entreprises à l’Université McMaster, qui s’appelle « la Forge », la clinique de l'incubateur d'innovation en santé de l’Université McMaster, et bien sûr, l'Institut de recherche en fabrication de l’Université McMaster. Ils m'ont apporté tellement d'expérience en ingénierie que je me demande parfois si j'avais besoin de terminer mon diplôme parce qu'ils m'ont tellement aidée. Vous savez, j'ai dû apprendre la fabrication, la mise à l'échelle, l'approvisionnement en matériaux et tout le reste lorsque j'étais en deuxième et troisième année de mon cursus de cinq ans. Ainsi, lorsque j'ai obtenu mon diplôme en 2022, nous avons lancé le produit sur le marché et nous avions déjà vendu nos 250 premiers appareils au cours de la première année, simplement parce que je m'occupais du développement et de la préparation du produit pendant mes études de premier cycle. C'était vraiment différent de passer de la recherche à l'entrepreneuriat. Mais une chose qui résonne vraiment avec moi, c'est que lorsque vous créez une entreprise sociale, il ne faut pas perdre cette idée de bien commun de vue ou cette vision que vous avez. Je pense que c'est souvent le cas dans les affaires. On est pressé par les flux de trésorerie et on sait quel profit on peut faire, et c'est très difficile de trouver un équilibre entre le bien social que l'on cherche à atteindre dans le fait d'innover. Mais il y a aussi le côté commercial des choses.
Je dis toujours à mes investisseurs et à mes mentors que j'ai parfois plus de cœur que d'esprit d'entreprise, ce qui n'est pas toujours ce qu’il y a de meilleur, mais oui, comme Cliff l'a dit, les entrepreneurs sociaux sont la plupart du temps des entrepreneurs accidentels, des entrepreneurs, parce que nous avons certainement cette compassion et cette empathie qui sont nécessaires pour créer une entreprise sociale.

Sylvain Charbonneau : Alors, Lianna, continuons avec vous? Je sais que vous en avez parlé dans votre réponse à la question précédente, mais à quel point votre engagement envers l'innovation sociale a-t-il été important pour façonner votre parcours d'entrepreneure? Et avez-vous des astuces, ou comment mesurez-vous l'impact de ce que vous faites?

Lianna Genovese : Oui. Alors, pour nous, je vais peut-être décrire un peu plus notre produit. Il est toujours préférable de voir une image, alors j'encourage vivement les gens à consulter Guided Hands® si vous en avez le temps. Il s'agit d'un dispositif d'assistance qui aide les personnes dont la mobilité des mains est limitée à écrire, à peindre, à dessiner et à utiliser la technologie. Il s'agit d'utiliser la motricité globale de l'épaule de la personne plutôt que la motricité fine de ses mains. Nous aidons les personnes atteintes d’infirmité motrice cérébrale, de sclérose latérale amyotrophique (SLA), de lésions de la moelle épinière, d'accidents vasculaires cérébraux, ainsi que toute personne souffrant d'une maladie ou d'une blessure qui affecte ses mains. Et honnêtement, la principale façon dont nous mesurons nos résultats, ce sont les photos, les vidéos et les témoignages; de voir un enfant qui n'est pas capable d'écrire la première lettre de son nom et qui, grâce à Guided Hands®, est capable d'écrire son nom complet pour la première fois; de voir les réactions sur les visages des parents, lorsque leur enfant écrit ou peint pour la première fois. Je dis toujours en plaisantant que chez ImaginAble Solutions, nous faisons pleurer les mamans de joie. Elles versent des larmes de joie en voyant leur enfant faire des choses pour la première fois, quelque chose que d'autres familles ou parents pourraient considérer comme allant de soi. Ces parents d'enfants en situation de handicap peuvent enfin mettre une œuvre d'art, une lettre ou une carte d'anniversaire sur le réfrigérateur de leur maison. C'est quelque chose que beaucoup de gens considèrent comme allant de soi, mais c'est d’ordre très qualitatif de voir les retombées de notre travail. Et honnêtement, c'est le principal moyen que nous avons utilisé pour sensibiliser le public, simplement en partageant toutes ces belles photos et vidéos et tous ces moments que les familles vivent avec notre produit. Mais bien sûr, nous mesurons d'autres choses, comme le nombre de personnes touchées dans les écoles, le nombre de personnes qui l'utilisent sur le lieu de travail. Nous prenons certainement ces mesures de rendement en considération. Mais en fin de compte, c'est le sourire sur le visage de l'enfant ou de l'adulte lorsque notre produit est utilisé qui compte.

Sylvain Charbonneau : Je vous remercie. Je vous pose la même question Cliff : votre engagement envers les innovations sociales, comment cela a-t-il façonné votre parcours entrepreneurial et parlez-nous un peu des retombées de votre travail.

Cliff van der Linden : Bien sûr. J'ai eu la chance de diriger Vox Pop Labs en tant qu'entreprise sociale, mais j'ai également fondé et dirigé des entreprises à capital-risque incubées dans la Silicon Valley. J'ai pu constater la différence dans le type de décisions, la manière d'aborder les décisions selon que l'on optimise le rendement pour les actionnaires ou le bien social. Et je n'essaie pas de dénigrer l'un ou l'autre. Je pense qu'il faut un mélange dans une économie de marché et une optimisation pour le rendement. Les actionnaires peuvent également avoir des retombées positives pour la société. Mais je pense que dans le domaine des entreprises sociales, le fait de pouvoir prendre des décisions uniquement en fonction de l'intérêt public ou du bien social conduit à des décisions différentes. Je peux vous donner quelques exemples. Vox Pop Labs a collecté une quantité incroyable de données, de données d'opinion publique au cours des 15 dernières années, que personne d'autre dans le monde ne possède. Nous avons pu mener des réflexions très intéressantes sur le sentiment public et l'opinion publique qui ont influencé la prise de décision gouvernementale au Canada et dans d'autres pays du monde, et nous avons vraiment eu cette autre sorte d'élément de démocratisation où, en retour, nous sommes capables de rapporter l'opinion publique aux personnes qui décident. Mais si nous étions dans le secteur privé, nous serions soumis à de fortes pressions pour vendre ces données d'une manière ou d'une autre. Comme nous sommes une entreprise sociale, nous nous sommes engagés très tôt, dans nos statuts et notre politique de confidentialité, à ne jamais louer ou vendre les données à des fins commerciales. Nous renonçons ainsi à une importante opportunité de revenus, mais c'est une chose avec laquelle nous sommes à l'aise en tant qu'équipe, dans le cadre de notre engagement plus large en faveur de l'intérêt social.
Et pour ce qui est de mesurer les retombées de notre travail, vous savez, je suis sociologue de profession. Je suis formé en tant que scientifique des données. Je m'appuie donc sur un grand nombre de données empiriques et statistiques pour essayer de déterminer si nous avons de réels résultats. J'en ai mentionné certains. De nombreuses études démontrent que nous augmentons le taux de participation des jeunes aux élections, ce qui, à mon avis, est une tranche démographique très importante à prendre en compte. Nous disposons également d'études montrant que nous améliorons les connaissances politiques. L'utilisation de nos outils présente de nombreux avantages en termes d'autonomisation et d'engagement de l’électorat. Mais j'ai écouté Lianna, et je dois dire que le retour d'information le plus gratifiant pour moi aussi, malgré ma formation, ce sont les fois où les gens nous écrivent ou nous disent qu'ils ont utilisé nos outils avec leurs parents, leurs partenaires, leurs enfants ou leurs amis, et qu'ils ont parlé des questions de politiques publiques de manière informée et enrichissante, et non de manière conflictuelle, mais de manière réelle et constructive, et qu'ils ont appris des choses qu'ils ne connaissaient pas sur des personnes qu'ils aiment profondément et avec lesquelles ils partagent la majeure partie de leur temps. Ils ont trouvé que c'était une expérience gratifiante et enrichissante. Et si c'est ce genre de discours ou de dialogue démocratique que nous pouvons construire plus largement, alors c'est la chose la plus gratifiante qui soit.

Sylvain Charbonneau : Très bien, Cliff. Je vous en remercie. Poursuivons avec vous pour la prochaine question. Vous avez parlé de vos expériences de vie. Selon vous, quel rôle les universités et les instituts de recherche jouent-ils dans la promotion de cette culture de l'entrepreneuriat social?

Cliff van der Linden : Oui, je pense que c'est une excellente question. Je dirais que les universités et les instituts de recherche peuvent jouer plusieurs rôles. Tout d'abord, vous savez, ma première entreprise était une société de développement Web lorsque j'étais adolescent, et j'ai pu créer une entreprise simplement en sachant coder, et c'était suffisant pour créer une entreprise à ce moment-là. Je ne pense pas que nous soyons encore dans cet espace-temps. Je pense que nous sommes désormais à une époque où construire dans l'économie de l'information nécessite une formation et une infrastructure. Nous sommes à l'ère de l'intelligence artificielle, de l'apprentissage automatique et de la vision par ordinateur. Les types d'opportunités que nous pouvons saisir à cette époque nécessitent l’accès à de l'informatique vous savez, l'informatique pour la modélisation, et l'informatique pour l'infrastructure infonuagique. Les universités peuvent donc apporter une importante contribution en matière d'infrastructure. Je n'aurais pas pu créer les entreprises que j'ai pu créer sans l'infrastructure qui a été mise à ma disposition pour exécuter le type de modèles dont j'avais besoin, ou sans le type de formation que j'ai reçue en termes de sciences sociales informatiques pour devenir un bon scientifique des données. En outre, je n'aurais jamais créé ma première entreprise si mon travail n'avait pas été incubé par le laboratoire de construction créative de l’École de gestion Rotman de l'Université de Toronto. L'université m'a également donné la possibilité de commercialiser les travaux de recherche que je n'ai pu faire que grâce à l'infrastructure et à la formation qu'elle a mises à ma disposition. Aujourd'hui, je suis de retour dans l'environnement universitaire, à la tête d'un laboratoire, grâce aux généreuses contributions de la FCI. J'ai pu mettre en place une grappe de calcul de haute performance (CHP) qui est maintenant utilisée pour effectuer des travaux d'avant-garde dans des domaines tels que la désinformation, la détection et l'analyse de la haine en ligne, ce genre de choses. Mes étudiantes et étudiants, qu'ils aient un diplôme ou non, reçoivent une excellente formation qui leur permet de travailler aussi bien dans le secteur privé qu’en recherche. Et ils ne peuvent le faire que grâce à la disponibilité de cette formation et à l'infrastructure qu'ils peuvent utiliser pour repousser les limites de la recherche et de l'innovation.

Sylvain Charbonneau : Merci, Cliff. Lianna, passons à vous. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les stratégies que vous avez utilisées pour développer une entreprise à vocation sociale comme la vôtre tout en restant fidèle aux valeurs fondamentales d'inclusivité et de bénéfices pour la communauté. Je pense que notre public serait intéressé d'entendre ce que vous avez à dire sur le sujet.

Lianna Genovese : Oui. L'une des choses qui m'a tenu éveillée la nuit, c'est d'entendre des familles et de recevoir des appels de familles qui pleuraient en me disant : « " Nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter ce dispositif ». Guided Hands® coûte 629 dollars américains et 849 dollars canadiens, et même si nous accordons des rabais de 50 % ou 70 %, il y a encore des familles qui sont en situation de handicap et qui ne peuvent pas se le permettre. Cela me brise le cœur. Et c'est là que le cœur est plus grand que le cerveau de l’entrepreneuse. Parfois, j'ai juste envie de faire don de tous ces appareils. J'ai envisagé de devenir une association à but non lucratif. Mais évidemment, comment aurais-je eu l'argent pour construire le produit, le commercialiser, faire du marketing et payer mon personnel? Ce n’était finalement pas une option. C'était vraiment difficile et je me sentais mal. Je faisais des remises à gauche et à droite. Je faisais des dons à gauche et à droite, et mes conseillers et investisseurs me disaient : « Lianna, il faut que tu arrêtes. »
Je n'y arrivais pas. J'ai donc dû remodeler mon cerveau et réfléchir à une stratégie différente. L'une de ces stratégies consistait à créer un programme de parrainage de Guided Hands® permettant d’en offrir aux familles qui n'ont pas les moyens de s'offrir cette technologie d'assistance. Nous avons donc permis aux philanthropes, aux investisseurs providentiels, à notre communauté, de faire le don de notre appareil et de le faire depuis notre site Web. Nous venons justement de lancer cette initiative le 9 novembre. J'ai reçu le prix humanitaire Muhammad Ali dans le Kentucky, où nous avons effectué ce lancement, et j'ai demandé à Shaquille O'Neale de signer un Guided Hands®, et nous sommes en train de voir si nous pouvons l'amener à en parrainer quelques-uns. Mais il s'agit simplement de sensibiliser notre communauté et de lui permettre d'aider une famille. Noël approche et nous allons donc permettre de faire cadeau de l'accessibilité avec Guided Hands®. Encore une fois, j'essaie de réfléchir à différentes initiatives, différentes stratégies pour répondre à cette mission et à cette vision de faire le bien social, et aussi pour me permettre de dormir la nuit, pour que je puisse dire aux familles que le coût va être un autre obstacle qu'elles vont devoir affronter dans leur vie. Nous avons donc dû faire preuve d'une grande stratégie et d'une grande créativité pour remplir notre mission et créer une entreprise vraiment évolutive.

Sylvain Charbonneau : Il est clair que vous avez tous les deux fait preuve d'un grand leadership en mettant vos idées sur le marché. Ma dernière question à vous deux est donc la suivante : oui, vous l'avez fait, mais pas tout seul·e. Donc, la collaboration est toujours essentielle, toujours importante. En acceptant ce point de vue, quel conseil donneriez-vous à la communauté de la recherche ou à celles et ceux qui voudraient devenir prospères en se lançant dans l’entrepreneuriat? Je veux dire la collaboration… Qui veut répondre en premier?

Cliff van der Linden : Je vais intervenir et dire que je pense que lorsque vous développez un projet de recherche et que vous investissez des années de votre vie, toutes vos subventions, toute votre attention dans ce projet, vous développez des compétences d'expert dans ce domaine très spécifique. Et si vous décidez de commercialiser ce projet, vous pouvez avoir cette impulsion de vouloir posséder chaque élément du casse-tête, parce que dans le laboratoire, bien sûr, même si vous avez un corps étudiant et des personnes qui collaborent, si c’est vous qui êtes le chercheur principal, vous vous intéressez à tout. Mais je pense que lorsque vous passez au monde des affaires, je dirais tout d'abord, Sylvain, que vous avez tout à fait raison, vous devez collaborer pour obtenir de l’expertise externe dans les domaines où vous n'avez tout simplement pas d'expertise. Vous pouvez être passionné par un produit et en connaître tous les recoins, mais la façon de créer une entreprise autour de ce produit est une tout autre affaire. Il est donc essentiel de trouver des personnes avec qui collaborer et de faire confiance à autrui pour prendre en charge certains aspects de l'entreprise que vous vous sentiez peut-être dans l’obligation de faire vous-même. Mais si vous n'apprenez pas à déléguer, vous ne pourrez jamais mettre à l'échelle. Et je pense qu'il est difficile de mettre à l'échelle lorsqu'on quitte le monde de l’enseignement postsecondaire pour entrer dans le secteur privé, parce que les laboratoires de recherche ne sont pas nécessairement conçus pour cela. Ils sont conçus pour inventer, découvrir et innover. Mais mettre à l'échelle est un exercice tout à fait différent.

Sylvain Charbonneau : Lianna.

Lianna Genovese : En tant que chercheuse, scientifique, ingénieure, je pense qu'il faut apprendre à ne pas tomber amoureux de son produit, mais plutôt du problème. Lorsqu'on commercialise, c'est très important, peu importe pour qui on le fait. Pour nous, il s'agissait de la communauté des personnes en situation de handicap. Il était très important que leur voix soit entendue tout au long de notre processus de conception et de recherche, sinon vous allez innover quelque chose qui ne fonctionnera pas pour elles. Et vous savez, notre communauté nous dit ce que sera la prochaine version de Guided Hands®. Elle est le moteur de notre innovation. Nous nous contentons d'écouter. Écouter, collaborer avec les autres, c'est énorme, tout particulièrement pour nous et personnellement pour moi. Une chose que j'ai vraiment apprise et qui n'était pas vraiment enseignée en ingénierie pendant ma licence, c'est la compassion, le fait de concevoir avec compassion et d'impliquer la compassion et l'empathie tout au long de la recherche. Le processus de conception technique est très important. Cela signifie s'asseoir à côté d'une petite fille ou d'un adulte atteint d’infirmité motrice cérébrale ou de SLA, de mettre sa main dans la vôtre, de sentir la spasticité de sa main et comprendre ce que cette personne vit, afin de pouvoir vraiment concevoir quelque chose qui l'aidera. Le fait d'être aussi proche que possible de l'utilisateur ou de l’utilisatrice final·e ou de la personne pour laquelle vous concevez un produit, vous aidera tout au long du processus de commercialisation, car il ne fait aucun doute que les gens voudront acheter votre produit, qu'ils en ont besoin. Je dirais donc qu'il faut développer cette compassion et cette empathie. La collaboration est également un élément clé qui a été mentionné. Et oui, tomber amoureux du problème et mettre la communauté ou la personne pour laquelle vous concevez au premier plan de tout ce que vous faites.

Sylvain Charbonneau : Tomber amoureux des problèmes, c'est génial. Alors, Lianna et Cliff, merci beaucoup à vous deux pour vos contributions perspicaces! Vos perspectives par rapport aux défis et aux opportunités qui se présentent lorsque l’on effectue une transition entre la recherche dans le milieu de l’enseignement postsecondaire à l'entreprenariat ont été vraiment précieuses. Je veux dire que l'innovation sociale est toujours un écosystème complexe et vous avez fait des choses merveilleuses. Votre expérience et votre expertise sont une grande source d'inspiration pour nous tous, et j'apprécie le temps que vous nous avez consacré et les réflexions que auxquelles vous nous avez amenées aujourd'hui. Ce fut un plaisir de vous avoir parmi nous, et j'encourage toutes celles et tous ceux qui nous écoutent et nous regardent à aller sur votre site Web et à voir ce que vous faites. Je pense que c'est absolument spectaculaire.

Pierre Normand : Wow! Merci beaucoup. Ce sont des récits très percutants. Merci beaucoup, Sylvain, Lianna et Cliff pour cette conversation si inspirante. Vous avez vraiment mis en évidence le rôle essentiel de la recherche et des installations de recherche pour stimuler l'innovation sociale. C'était une discussion passionnante.

Intervenants

 

Lianna Genovese, CEO and Founder of ImaginAble Solutions, posing for a photo.
Lianna Genovese
Fondatrice, ImaginAble Solutions 

Lianna Genovese est fondatrice et PDG d'ImaginAble Solutions, une entreprise canadienne à vocation sociale dirigée par des femmes et spécialisée dans la création de technologies d'assistance. Sa raison d’être : améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap. À l'âge de 19 ans, Lianna Genovese a inventé Guided Hands®, un dispositif d'assistance primé au niveau international, qui permet aux enfants et aux adultes souffrant d'un handicap de la main, d'écrire, de peindre, de dessiner et d'accéder à la technologie. Elle a vendu ce produit à des hôpitaux, des centres de rééducation, des écoles et des familles dans 23 pays et elle a reçu plus de 40 prix internationaux de conception (design), dont le prix d’ingénierie James-Dyson. Les retombées des travaux de son équipe sur la communauté de personnes en situation de handicap lui ont valu de figurer au palmarès des 30 personnes de moins de 30 ans à surveiller de l’édition de Toronto du magazine Forbes en 2023. En novembre 2024, Lianna Genovese recevra le prix humanitaire Muhammad-Ali au Kentucky. Elle est titulaire d'une licence de l'Université McMaster. En savoir plus.

Cliff van der Linn, founder and chief executive officer of Vox Pop Labs, posing for a photo.
Cliff van der Linden
Fondateur, Vox Pop Labs 

Clifton van der Linden est professeur associé au département de sciences politiques de l’Université McMaster, où il occupe également le premier poste de directeur des études du programme de maîtrise en politiques publiques et du Laboratoire sur la société numérique. Il est également le fondateur et président-directeur général de Vox Pop Labs, une entreprise sociale qui conçoit des applications basées sur les données visant à éclairer la prise de décision. Cette entreprise s’est notamment fait connaître pour avoir créé la boussole électorale (Vote Compass), une application éducative sur les politiques publiques qui a été utilisée par des dizaines de millions de personnes pendant des campagnes électorales menées partout dans le monde. En savoir plus.

Animateur

Sylvain Charbonneau, president and CEO of the Canada Foundation for Innovation, posing for a photo.
Sylvain Charbonneau
Président-directeur général de la Fondation canadienne pour l’innovation

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