Le vieillissement de la population au Canada accroit la prévalence des maladies des os et des articulations. L’échec de la prévention et le traitement inadéquat peuvent avoir des conséquences désastreuses puisque ces maladies rendent les personnes âgées plus sujettes aux fractures et leur rétablissement parfois plus difficile.
« Une personne âgée qui subit une fracture, ce n’est pas comme un adolescent de 15 ans qui se brise le poignet en tombant de son vélo, explique Steven Boyd, professeur de génie biomédical à la University of Calgary. Les fractures de la hanche sont les plus courantes et, dans bien des cas, elles annoncent une mort dans les quelques années suivantes. Les choses peuvent dégénérer très rapidement. Les personnes fragiles n’ont pas ce qu’il faut pour s’en remettre, et ne s’en remettent effectivement pas bien. La prévention est donc essentielle à leur santé. »
C’est ici qu’intervient le Centre for Mobility and Joint Health (affectueusement surnommé MoJo), une installation récemment aménagée à la University of Calgary. Grâce à l’équipement de pointe du Centre, dont la composition est unique au monde, on peut y étudier la santé osseuse et articulaire comme jamais auparavant. Des appareils d’imagerie d’avant-garde, notamment de tomodensitométrie et d’imagerie par résonance magnétique, favorisent le diagnostic précoce et le choix du traitement approprié, et les outils d’évaluation de la mobilité utilisés permettent une évaluation précise des mouvements. Le Centre utilise également des biomarqueurs pour mesurer les taux de protéines associées aux maladies musculosquelettiques dans le sang et l’urine.
On parle ici d’une incroyable valeur ajoutée pour le McCaig Institute for Bone and Joint Health, qui, situé sur le campus Foothills, rassemble depuis plus de 20 ans des chercheurs d’horizons divers – du fondamentaliste à l’ingénieur, en passant par le clinicien – en quête de solutions à long terme pour contrer les maladies, les blessures et la perte de mobilité associées au squelette et aux articulations. Cependant, l’institut n’a jamais pu jouir d’un espace adéquat, où mener tous ses travaux sous un même toit. « Nous n’avions pas les installations pour réaliser des essais et des recherches sur des personnes, ajoute Boyd, qui dirige aussi l’institut. Voilà ce dont nous avions besoin pour être en mesure d’évaluer l’efficacité d’un nouveau traitement ou d’une intervention récemment mise au point. » Autrement, les clients et les sujets auraient à jongler avec des rendez-vous aux quatre coins de la ville, un problème logistique avec lequel il est à peu près impossible de composer, ajoute M. Boyd. « Avec les appareils d’imagerie, les biomarqueurs et les outils d’évaluation des mouvements tous au même endroit, nous avons une vision globale. »
Les activités du Centre MoJo sont en grande partie axées sur les trois principaux problèmes affectant la santé osseuse et articulaire : l’arthrose, l’ostéoporose et la polyarthrite rhumatoïde. Selon la Société de l'arthrite, plus de trois-millions de Canadiens souffrent d’arthrose. De plus, on estime qu’au Canada, un homme de 55 ans et plus sur cinq subira une fracture ostéoporotique au cours de sa vie; chez les femmes, la probabilité serait d’une sur trois. Il n’existe aucun remède à ces maladies.
Steven Boyd espère que les travaux du Centre auront un effet positif sur tous les aspects de la santé, de l’exactitude du diagnostic et du plan de traitement à l’efficacité de la prévention des atteintes osseuses et articulaires.