Ce fut une excellente saison de collecte de données pour Navin Ramankutty. Un des étudiants diplômés du géographe de la University of British Columbia a récemment trouvé des données de haute résolution provenant de recensements de l’agriculture dans une quarantaine de pays, y compris les statistiques sur chacune des exploitations agricoles de certains de ces pays.
« Ça représente une tonne d’information, c’est vraiment fantastique », se réjouit M. Ramankutty, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dégradation de l’environnement à l’échelle planétaire et sécurité alimentaire.
Son groupe de recherche sur l’utilisation des terres et l’environnement mondial est un chef de file international de la création d’ensembles de données sur l’agriculture durable, à partir desquels sont obtenus des constats fondés sur les données probantes qui profitent aux consommateurs, aux producteurs agricoles et aux décideurs.
Le groupe de recherche permet la formation d’une nouvelle génération de géographes de mégadonnées, « qui en font la collecte aux quatre coins du monde », mentionne le chercheur. Il peut s’agir d’images relevées à distance par des capteurs satellitaires, de recensements ou de données sur le climat.
Fonctionnant grâce à un groupe d’ordinateurs de haute performance financés par la FCI, les chercheurs créent des modèles informatiques permettant l’exploration et le traitement des données complexes.
Jordan Graesser, étudiant au doctorat, a récemment exploité une riche mine d’images satellites à haute résolution de toute l’Amérique du Sud pour concevoir un modèle informatique (algorithme) unique pouvant circonscrire sans aide chaque champ agricole.
« Ce modèle lui a permis de découvrir que c’est l’agriculture pratiquée à une échelle de plus en plus grande qui cause la déforestation », indique M. Ramankutty.
Il ajoute que la plus récente récolte de mégadonnées servira à examiner pour la première fois des enjeux mondiaux d’agrobiodiversité et de résilience climatique à l’échelle des exploitations agricoles, notamment par l’exploration de ce que les agriculteurs considèrent comme les meilleures pratiques de protection du climat.
« Cela illustre parfaitement comment les nouvelles données permettent parfois de formuler des questions qui n’avaient jamais pu être posées auparavant », conclut le chercheur.
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