L’été dernier, le monde entier a connu un engouement pour le jeu Pokemon Go démontrant qu’il était possible d’engager des relations au moyen de la réalité augmentée. Des millions de personnes sont sorties de leur maison pour prendre d’assaut les parcs et les rues de leur quartier à la recherche de « monstres de poche » disposés virtuellement dans leur milieu réel. L’application de jeu vidéo mobile a aussi soulevé des questions sur les droits liés aux espaces physiques et augmentés ainsi que sur la manière d’interagir avec autrui dans ces espaces.
Directrice du centre Stereoscopic 3D Centre à la Emily Carr University of Art + Design Maria Lantin a mené une étude sur la façon dont ces réalités virtuelles et augmentées influencent notre manière de communiquer, de partager et de traiter de l’information, en particulier lorsque la technologie évolue et que des couches virtuelles vont sous peu se fondre parfaitement au monde réel. « Bientôt, le prolongement de nous-mêmes sera encore mieux intégré que l’appareil placé dans notre poche ou sur nos genoux, explique-t-elle. Éventuellement, nous pourrons voir à l’aide de lunettes des ajouts virtuels à notre environnement de tous les jours. Il importe donc de prédire l’incidence de cette nouveauté sur la société pour la production et le partage de l’information, et de nous pencher sur les politiques et les infrastructures nécessaires pour favoriser une potentielle réalité mixte en milieu urbain. »
Dans son laboratoire de recherche, Mme Lantin et son équipe créeront des espaces sociaux actifs qui superposent des couches virtuelles et physiques. « Nous voulons concevoir un prototype pour que les conversations soient éventuellement améliorées ou altérées dans un environnement à réalité mixte, ajoute-t-elle. Cela pourrait comprendre des interfaces vocales ou dotées d’un assistant virtuel, des dessins et des croquis ainsi que des scènes virtuelles partagées. »
La réalité virtuelle et augmentée se profile essentiellement comme un nouveau média qui s’accompagne de changements. Afin de contribuer à la création de cette technologie, d’en examiner les conséquences sociales et d’élaborer des politiques sur son utilisation, il faut avant tout prévoir et comprendre les usages possibles et les incidences éventuelles de celle-ci pour la société. « Par exemple, il existe un potentiel énorme pour une plus grande mobilisation du public à l’égard des préoccupations citoyennes, et la recherche peut contribuer à orienter le développement de cette technologie au profit de chacun », affirme Mme Lantin.