Des capteurs pour mesurer les émissions dégagées par le sol
Mesurer pour mieux gérer : voilà la devise des trois scientifiques de l’Université St. Francis Xavier derrière Eosense, une entreprise qui conçoit et fabrique des appareils de mesure des émissions de gaz à effet de serre.
Créée en 2010 et établie à Dartmouth (Nouvelle Écosse), Eosense emploie aujourd’hui 12 personnes et vend ses appareils dans le monde entier.
« Notre clientèle et nos revenus croissent régulièrement depuis le début, affirme le président d’Eosense, Nick Nickerson. Nous misons sur le commerce local : la majorité de nos composants sont produits par une dizaine de fournisseurs de la région d’Halifax-Dartmouth […], [les appareils] y sont assemblés et étalonnés, et nous faisons aussi tout le reste, des ventes au soutien technique en passant par la recherche et le développement, ici, à Dartmouth. »
Nick Nickerson s’est intéressé à la mesure des émissions de gaz à effet de serre au début des années 2000, pendant ses études supérieures au laboratoire de Dave Risk, le « Flux Lab » (financé par la FCI), au Département des sciences de la Terre de l’Université St. Francis Xavier.
L’équipe de Dave Risk cherchait des moyens de mesurer le dioxyde de carbone émis par le sol dans diverses conditions – neige, températures extrêmes ou absence de réseau électrique, par exemple. Comme il n’existait alors aucun capteur capable de le faire, elle a mis au point un appareil robuste et léger sans pièce mobile, fonctionnant à batterie ou à énergie solaire. Cet appareil, le eosFD, calcule les émissions dégagées par le sol en mesurant la diffusion de dioxyde de carbone à travers une membrane semi-perméable.
L’équipe du Flux Lab a d’abord déployé l’appareil dans le cadre d’un projet industriel de captage et de stockage du dioxyde de carbone à Weyburn (Saskatchewan) pour détecter d’éventuelles fuites de gaz dans les réservoirs de stockage souterrain. L’Université a breveté l’appareil, puis Dave, Nick et un autre étudiant diplômé, Gordon MacArthur, ont fondé Eosense pour le commercialiser. Aujourd’hui, les appareils d’Eosense sont utilisés par des chercheurs et des entreprises du monde entier.
« Nous savions que cet appareil nous serait utile au Flux Lab, explique Nick Nickerson, mais qu’il ne pourrait vraiment trouver son élan que s’il était mis en marché par une entreprise. »