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Transcender… les limites informatiques

À Vancouver, des chercheurs veulent construire le premier ordinateur quantique universel au monde, et ainsi ouvrir de toutes nouvelles possibilités.
Par
Julie Stauffer
Établissement(s)
Simon Fraser University
Province(s)
Colombie-Britannique
Sujet(s)
Physique de la matière condensée

Partout dans le monde, on s’efforce d’être les premiers à mettre au point un ordinateur quantique qui fera exploser les limites de l’informatique traditionnelle.

Lorsque l’on travaille à une échelle suffisamment réduite, les lois de la physique quantique prennent le pas sur celles de la physique classique. Les électrons peuvent alors exister à deux endroits en même temps. Il est possible d’exploiter cette caractéristique pour créer des bits quantiques, ou qubits, qui se trouvent dans plusieurs états à la fois, contrairement aux bits classiques qui se présentent toujours dans un seul état, zéro ou un.

Les chercheurs Stephanie Simmons et Michael Thewalt de la Simon Fraser University se distinguent nettement des autres par leur façon de créer des qubits.

Dans un premier temps, ils se servent de silicium – matériau également utilisé pour les puces électroniques ordinaires – qu’ils transforment sur mesure pour créer une série de qubits. Ensuite, en collaboration avec Lukas Chrostowski et Jeff Young, spécialistes en photonique à la University of British Columbia, ils lient les qubits par la lumière en incorporant des fibres optiques dans les puces.

Le résultat promet d’être exponentiellement plus puissant que n’importe quel ordinateur existant aujourd’hui : un appareil capable de modéliser les interactions extrêmement complexes de médicaments, de résoudre des problèmes d’optimisation dits insolubles, de révolutionner la cryptographie et plus encore.

Mme Simmons a de bonnes raisons de penser qu’ils réussiront. « J’ai vraiment confiance dans nos conceptions physiques. Nous avons l’avantage d’être les premiers… et en plus, toutes les personnes possédant les compétences nécessaires sont rassemblées dans une même ville. »

Si les applications possibles de l’informatique quantique sont immenses, la chercheuse est davantage enthousiasmée par les incidences plus globales de son travail. « En gros, nous avons l’occasion d’ouvrir la voie vers un nouveau domaine scientifique et de le rapprocher du marché », résume-t-elle.