L’accès à du soutien en matière de santé mentale peut constituer un défi pour de nombreux étudiants de niveau postsecondaire, en particulier s’ils ont dû quitter le nid familial pour poursuivre leurs études. Cette situation se trouve exacerbée en raison de la COVID-19.
Des chercheurs et chercheuses du Collège de Nouvelle-Calédonie, à Prince George, en Colombie-Britannique, souhaitent donc concevoir une expérience de réalité virtuelle qui permettrait aux étudiants d’accroître leur résilience et de se doter de stratégies d’adaptation par rapport au stress et à l’anxiété. Ils étudieront ensuite les résultats de cette expérience.
La réalité virtuelle n’a pas encore été largement diffusée en tant que traitement en raison de son coût et de ses limites techniques. Cependant, la prolifération des casques de réalité virtuelle relativement abordables en fait désormais un moyen envisageable d’intervenir plus rapidement et plus efficacement. Cela allégerait la pression sur les services existants, tout en respectant les protocoles sanitaires liés à la COVID-19.
La réalité virtuelle assure une intervention en temps utile en matière de santé mentale
« Nous savions qu’il fallait offrir des services mieux adaptés et plus immédiats pour réduire le stress et promouvoir le bien-être des étudiants », explique Romana Pasca, chercheuse principale et experte en éducation internationale. Les étudiants étrangers, en particulier, subissent des pressions supplémentaires liées à l’adaptation au mode de vie et aux façons d’étudier et de travailler dans un nouveau pays ; des difficultés que la pandémie a exacerbées.
En effet, la COVID-19 a amplifié l’isolement que peuvent ressentir les étudiants qui se voient privés de rassemblements sur le campus. « Les étudiants se sentent perdus ; ils n’ont plus le même contact qu’avant avec leurs camarades et le personnel », explique la chercheuse.
« En raison de la COVID-19, il est désormais plus difficile et pourtant, encore plus nécessaire pour les étudiants, de bénéficier de soutien. La réalité virtuelle permettra d’offrir un accompagnement axé sur le bien-être en temps opportun ; elle ne vise pas à remplacer le conseiller, mais à aider les étudiants dans l’attente d’une consultation. »
Une étude unique qui s’intéresse particulièrement aux étudiants étrangers
Ce projet de recherche est unique en raison du groupe de personnes sur lequel il porte : les collégiens âgés de 19 à 22 ans qui étudient loin de chez eux. La chercheuse explique qu’il s’agit de la première étude à suivre des étudiants de l’enseignement supérieur pendant un cycle d’études complet.
Les chercheurs souhaitent également déterminer l’utilité des traitements en fonction des divers profils d’étudiants. « Nos services sont très occidentalisés et ils peuvent donc ne pas répondre aux besoins des étudiants internationaux et autochtones, explique Romana Pasca. Notre objectif est de découvrir, selon la perspective des étudiants, ce qui est approprié pour eux, et de proposer une nouvelle façon de répondre à leurs besoins qui soit adaptée à leur culture. »
« La réalité virtuelle constitue un nouveau moyen moderne et non envahissant d’atteindre les jeunes, explique la chercheuse. Nous espérons qu’elle sera plus attrayante pour les étudiants. »