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Le baromètre à aurores boréales

Nuageux avec probabilité d’interférence magnétique : un nouvel imageur de la University of Calgary permettra d’approfondir notre compréhension de la météorologie de l’espace.
Par
Julie Stauffer
Établissement(s)
University of Calgary
Province(s)
Alberta
Sujet(s)
Science spatiale

La grande majorité d’entre nous s’intéressent aux conditions météo de l’atmosphère : la pluie, la neige et le ciel couvert que nous voyons par la fenêtre. Eric Donovan de la University of Calgary se concentre plutôt sur la magnétosphère. « C’est notre rive cosmique, explique-t-il, c’est l’endroit où l’espace rencontre la Terre. »

Dans cette zone, les collisions entre le vent solaire chargé électriquement et le champ magnétique terrestre peuvent gravement perturber bien des choses, des communications radio à l’équipement de forage directionnel dont se servent les compagnies pétrolières.

L’interaction entre le vent solaire et le champ magnétique terrestre crée également les aurores boréales, un phénomène qui, selon M. Donovan, pourrait s’avérer un baromètre efficace de la météo de l’espace.

Grâce au financement de la FCI, son équipe et lui fabriquent le tout premier instrument de prise d’images dans l’ultraviolet capable de prendre des images consécutives de toute une aurore pendant 36 heures, même sur la surface ensoleillée de la Terre. « Il s’agira de la plus longue série d’images de l’entièreté d’une aurore de toute l’histoire de notre domaine », précise le chercheur.

Cet appareil photo sophistiqué et fabriqué au Canada capturera ces images à partir d’un nouveau satellite nommé SMILE (un acronyme pour Solar Wind Magnetosphere Ionosphere Link Explorer). L’engin spatial, dont le lancement est prévu pour 2021 ou 2022, est une mission conjointe de l’Agence spatiale européenne et de la Chinese Academy of Sciences. « J’aime beaucoup l’aspect international de ce projet, confie M. Donovan. C’est un réel partenariat. »

Le satellite prendra également des mesures du vent solaire et du champ magnétique terrestre, qui pourront être corrélées aux images du chercheur. Grâce à cette riche banque de données, des scientifiques de partout dans le monde pourront mieux comprendre comment l’observation d’aurores boréales aide à prédire les conditions météorologiques de l’espace.