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Fouilles génétiques

Un laboratoire à la fine pointe de la technologie mise sur l’analyse d’ADN moderne et ancien, jumelée à des données généalogiques, pour connaître à fond une population en évolution.
Par
Monique Roy
Établissement(s)
Université du Québec à Trois-Rivières
Province(s)
Québec
Sujet(s)
Sciences de la santé
Génétique

Un nouveau laboratoire à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) vise à brosser le portrait génétique le plus complet au monde d’une population québécoise d’origine canadienne-française depuis sa fondation. Dénommé TRACES, ce laboratoire sera équipé pour faire non seulement l’extraction et l’analyse d’ADN moderne (provenant de tissus échantillonnés sur des individus), mais aussi et surtout d’ADN ancien (prélevé de restes biologiques ou d’ossements anonymes). Il sera le premier au Canada à établir des liens directs entre ces deux sources d’information génétique et la généalogie. Par conséquent, les recherches effectuées étofferont le portrait génétique de la population ciblée.

Technicienne de laboratoire vêtu d'une combinaison avec capuchon et de gants blancs manipulant un os crânien.

Certes, l’histoire généalogique de cette population est déjà bien documentée depuis plus de 350 ans dans les registres paroissiaux catholiques et plusieurs banques de données provinciales. Toutefois, le recoupement de données génétiques modernes, anciennes et généalogiques « va nous permettre d’étudier des questions telles que les grandes propagations de mutations dans les maladies, qu’il s’agisse du diabète ou des cancers, » affirme Emmanuel Milot, professeur de génétique et d’interprétation forensique à l’UQTR qui dirige ce vaste projet de recherche. « Cette perspective historique de la génétique peut apporter beaucoup de points de compréhension sur la prévalence de certaines maladies aujourd’hui. »

Grâce à un financement du Fonds d’innovation de la Fondation canadienne pour l’innovation, le professeur Milot et une dizaine de chercheuses et chercheurs chevronnés profiteront notamment de TRACES pour mieux comprendre les patrons historiques des migrations, développer de nouvelles façons d’utiliser l’ADN de traces biologiques dans les enquêtes criminelles et étudier les facteurs environnementaux impliqués dans l’expression génétique de maladies respiratoires.

De plus, Emmanuel Milot souhaite que ce laboratoire soit mis à la disposition des communautés autochtones et d’autres communautés qui s’interrogent sur leur histoire et dont la composition génétique a été peu étudiée. « Comment peut-on mieux desservir les communautés autres que les Canadiens et Canadiennes d’ascendance européenne en termes de connaissances de la génétique? » demande-t-il. « J’aimerais voir émerger des chercheuses et chercheurs qui pourraient prendre en charge les analyses génétiques qui touchent leurs communautés. »

Par ailleurs, TRACES facilitera une collaboration de recherche entre le Musée de l’Homme de Paris et l’UQTR. Celle-ci comparera l’évolution du fardeau génétique dans une population source (la France) à celle de la population canadienne-française qui lui a succédé en Amérique du Nord.

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