Des chercheurs de la Colombie-Britannique adaptent des échographes portables, conçus par Clarius Mobile Health, en y intégrant l’intelligence artificielle pour diagnostiquer les infections à la COVID-19 dans les régions éloignées.
Conçus en 2017, ces instruments servaient au départ à diagnostiquer par exemple les maladies cardiaques ou les saignements traumatiques au chevet des patients. Comme les utilisateurs inexpérimentés ont souvent du mal à créer et à déchiffrer les images échographiques, Clarius a décidé d’y incorporer la puissance de l’intelligence artificielle pour leur venir en aide.
L’entreprise a travaillé avec des chercheurs financés par la FCI, Purang Abolmaesumi et Robert Rohling de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), ainsi qu’avec Teresa Tsang, directrice de l’échocardiographie à l’Hôpital général de Vancouver et à l’hôpital de l’université, pour développer la composante d’intelligence artificielle, qui s’appuie sur dix années de données d’imagerie clinique.
L’intégration de l’intelligence artificielle à ces appareils aide les experts et les non-experts à comprendre ce qu’ils voient, à capter de meilleures images et à prendre des mesures automatiquement. Les échographes portables peuvent transmettre sans fil des images haute résolution aux téléphones portables ou aux tablettes des utilisateurs. Comme la technologie est simple, portable et abordable, elle est particulièrement utile pour les professionnels de la santé qui travaillent dans les régions rurales et éloignées.
Ces travaux ont donné lieu à la création d’un consortium d’organismes de santé appelé IN‑PoCUS (Intelligent Network Point of Care Ultrasound), qui fait partie de la supergrappe de technologie numérique de la Colombie-Britannique dont le mandat est d’améliorer les diagnostics médicaux dans les régions rurales de la province. Providence Health Care dirige le consortium, dont les membres comprennent l'Université de la Colombie-Britannique, Clarius, Change Healthcare et le Centre de coordination rurale de la Colombie-Britannique.
L’adaptation de la technologie des ultrasons pour obtenir un diagnostic rapide de la COVID-19
Au début de la pandémie, l’hiver dernier, le consortium a réalisé l’occasion qui se présentait d’appliquer ces mêmes concepts au diagnostic de la COVID-19. Les chercheurs de l'université et Clarius collaborent avec IN-PoCUS à la création d’une banque d’images échographiques des poumons de patients infectés par la COVID-19. Les images ainsi recueillies permettent de façonner l’intelligence artificielle qui à son tour permettra de reconnaître rapidement les schémas d’une infection à la COVID-19 dans les poumons. Résultat : un diagnostic quasi instantané.
La rapidité d’un tel diagnostic fait en sorte que les patients recevront de meilleurs soins et seront mieux suivis pendant le traitement. IN-PoCUS, qui a déjà déployé plus de 80 appareils dans la province, vise à étendre la technologie à toute la province, notamment aux médecins de famille et aux centres de soins de courte durée des régions rurales.
L’échographie portable s’applique également en médecine d’urgence
En plus de constituer un outil indispensable dans la lutte contre la pandémie, cette technologie est un exemple de la façon dont la recherche aide des entreprises comme Clarius à demeurer concurrentielles. « UBC a été un partenaire important pour Clarius », indique Kris Dickie, vice-président de la recherche et du développement de l’entreprise. « Son expertise dans les technologies des ultrasons et l’apprentissage machine complète celle de Clarius dans les appareils portables haut de gamme, ce qui donne un produit d’imagerie médicale puissant. »
La société s’attend à trouver des marchés supplémentaires pour ses appareils intelligents en médecine d’urgence, en télémédecine et en formation à distance.