Quand une entreprise familiale de matériel pour terrains de jeux de l’Ontario a décidé d’étendre ses activités au marché de l’entrainement physique et du plein air pour adultes, elle s’est tournée vers les laboratoires du Centre for Industrial Material Development du Lambton College. Située dans le village de Point Edward dans le sud-ouest de l’Ontario, Active Playground Equipment Inc. conçoit et fabrique des portiques d’escalade et d’autres aires de jeux extérieures pour les écoles, les parcs, les garderies et les particuliers depuis le début des années 1990. Récemment, les propriétaires, les frères Ben et Andrew Prins, décidaient de monter la barre d’un cran et d’ajouter à leurs produits diverses caractéristiques – résistance réglable, finition galvanisée, poignées moulées en caoutchouc et supports pour dispositifs électroniques – qui permettraient plus facilement aux adultes d’intégrer l’équipement dans leurs programmes d’entrainement physique. Pour protéger les innovations de cette « troisième génération » de matériel pour terrains de jeux contre les hivers rigoureux, l’entreprise devait concevoir un nouveau revêtement adapté au métal, au bois et aux autres matériaux.
C’est à cette étape qu’entrent en jeu Shahram Karimi et son équipe. Comme il faut des mois, voire des années pour que des matériaux commencent à rouiller dans des conditions extérieures normales, l’entreprise, pour mettre à l’essai ses revêtements protecteurs et en déterminer la composition et l’épaisseur optimales, avait besoin d’accélérer le processus de corrosion. Utilisant des chambres d’essais de corrosion, des autoclaves à haute température et pression et du matériel de laboratoire à haute tension, les chercheurs ont exposé différentes combinaisons de revêtement appliquées sur du bois et des métaux à des conditions difficiles, hautement corrosives et néfastes afin d’en accélérer la détérioration et la corrosion.
L’équipe a ensuite eu recours à du matériel de laboratoire très puissant – dont des microscopes électrochimiques à balayage et des microscopes électroniques, un microscope à force atomique et un microscléromètre – pour examiner la résistance des matériaux. Les données recueillies permettront à l’entreprise de prendre des décisions éclairées quant à la conception de son nouveau matériel pour terrains de jeux et de mieux se positionner sur les nouveaux marchés qu’elle souhaite conquérir.
« Collaborer avec des petites entreprises comme celle-là est un aspect fondamental du rôle que peuvent jouer les collèges dans le développement de nouvelles technologies. Tous en tirent des bénéfices : l’entreprise trouve des solutions à ses problèmes et nous avons la chance de faire valoir nos connaissances et d’apprendre de notre travail », indique M. Karimi.