Votre avenir : Webinaire du mois d'octobre (en anglais seulement)
Visionnez l'enregistrement du webinaire du 19 octobre 2023 de la série « Votre avenir »
Bonjour à tous et à toutes, j'aimerais vous souhaiter la bienvenue à notre webinaire : Votre avenir : une carrière dans les domaines en lien avec l’environnement. Je m'appelle Elizabeth Shilts et je suis directrice des communications à la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI).
Tout d'abord, j'aimerais mentionner que la FCI reconnaît respectueusement la relation traditionnelle que les Premières nations, les Inuit et les Métis du Canada entretiennent avec la terre que tous les Canadiens et toutes les Canadiennes partagent.
Avant de commencer, j'aimerais vous parler un peu de la FCI et de la raison pour laquelle nous organisons cette série de webinaires. La FCI est un organisme de financement qui investit dans des laboratoires de recherche, des équipements et des installations sur les campus à travers le pays. Cela va des séquenceurs d'ADN, des lasers et des microscopes électroniques aux infrastructures à plus grande échelle telles que les réseaux de contrôle océanique, les systèmes radar et les navires de recherche. Nous avons financé près de 13 000 projets en 27 ans. Vous pouvez donc imaginer qu'un grand nombre de projets de recherche auxquels vous pensez au Canada utilisent probablement, d'une manière ou d'une autre, l'infrastructure que nous avons financée. Vous en connaissez peut-être même sur votre propre campus. Les investissements que nous réalisons permettent d'attirer les meilleurs chercheurs et chercheuses au Canada et de les préparer à devenir des leaders mondiaux dans leur domaine. L'accès à la recherche et aux outils de pointe leur permet de relever les nouveaux défis, tels que la pandémie, la sécurité alimentaire, les changements climatiques et la durabilité environnementale, qui est le domaine sur lequel nous allons nous concentrer aujourd'hui.
Pourquoi ces webinaires? Les laboratoires que nous soutenons servent également de terrain de formationles étudiantes et les étudiants. C'est dans ces laboratoires que les les étudiantes et les étudiants de premier et deuxième cycles mènent leurs travaux de recherche, rencontrent leurs mentors et acquièrent des compétences qu'ils peuvent utiliser pour construire leur carrière. En fait, chacun des panélistes qui nous accompagnent aujourd'hui et notre modératrice ont travaillé dans un laboratoire financé par la FCI, et, comme vous le constaterez, ils ont tous poursuivi des carrières gratifiantes. En tant qu'organisation, nous reconnaissons la valeur de ce type de formation et espérons inspirer les étudiantes et les étudiants à faire de même.
Je pense donc que nous sommes prêts à commencer, mais avant de présenter notre modératrice, je voudrais juste mentionner un petit détail administratif. Nous laisserons autant de temps que possible aux panélistes pour répondre à vos questions, donc si vous avez une question particulière qui vous vient à l'esprit en écoutant la discussion, veuillez l'écrire dans la section questions-réponses, que vous voyez en bas de votre écran. Nous nous efforcerons de répondre à autant de questions que possible pendant le temps qui nous est imparti.
J'aimerais maintenant passer la parole à notre modératrice, Catherine Girard. Catherine est professeure adjointe en microbiologie à l'Université du Québec à Chicoutimi. Ses travaux de recherche portent sur l'écologie microbienne de la glace dans l'Arctique et sur la façon dont les changements climatiques modifieront les paysages et la fonction des écosystèmes. Elle est donc très bien placée pour animer la discussion d'aujourd'hui avec nos quatre panélistes très intéressants qui travaillent tous dans le domaine de l'environnement. Merci encore de vous être joints à nous aujourd'hui et je vous laisse la parole, Catherine.
Catherine Girard :
Merci Elizabeth, et merci à toutes celles et tous ceux qui se sont joints à nous dans l'auditoire pour ce webinaire. Je suis très heureuse d'être la modératrice de la discussion d'aujourd'hui avec nos panélistes et, comme Elizabeth l'a mentionné, je suis une écologiste microbienne. Je m'intéresse à la façon dont les microbes réagissent au réchauffement de l'Arctique et aux changements climatiques, et la durabilité a toujours été très étroitement liée à mon travail, les microbes étant l'un des acteurs clés de cette interaction.
Tout au long de ma formation, j'ai toujours été fascinée par la biodiversité, par la préservation et par la façon dont la recherche en écologie et en microbiologie peut déboucher sur des solutions durables aux problèmes locaux et mondiaux. Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui pour animer cette table ronde sur les carrières dans le domaine de la durabilité environnementale et je suis très heureuse de passer l'heure qui vient avec vous et avec nos merveilleux panélistes qui font carrière dans ce secteur et qui viennent de tout le Canada.
Je vais maintenant vous présenter brièvement nos quatre panélistes que vous voyez à l'écran. Tout d'abord, Emmanuel Balogun, scientifique spécialisé dans les piles à combustible à l'Université Simon-Fraser de Burnaby, en Colombie-Britannique. Bienvenue Emmanuel.
Nous accueillons également Christine Gabardo, innovatrice dans le domaine des technologies propres et cofondatrice et dirigeante principale de la technologie chez CERT Systems Inc., à Toronto. Bienvenue Christine.
Nous accueillons également Varun Gupta, spécialiste de l'eau et de la fermeture des mines chez Environmental Resources Management, également à Toronto. Bonjour, Varun.
Nous accueillons également Kiyomi Holman, qui travaille pour les Réseaux océaniques Canada (ONC) à Victoria en tant que spécialiste du soutien aux communautés. Bonjour Kiyomi, merci à vous quatre de vous être joints à nous aujourd'hui.
J'aimerais maintenant passer le micro à nos panélistes et donner à chacun d'entre eux l'occasion de se présenter et de parler un peu de leur parcours dans leurs domaines respectifs. Quels chemins les ont menés à leur travail actuel dans le domaine de la durabilité environnementale, quelles expériences, quels mentors les ont soutenus tout au long de leur parcours et à quoi ressemble une journée dans la vie de nos panélistes dans leur carrière actuelle.
Commençons donc par Emmanuel, qui, je le répète, est chercheur dans les piles à combustible à l'Université Simon-Fraser. Emmanuel, pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours et nous dire ce qui vous a conduit à votre travail actuel?
Emmanuel Balogun :
Bonjour à tous. Comme vous le savez, je m'appelle Emmanuel. Je suis originaire du Nigéria et j'ai vécu au Nigéria jusqu'à mes 19 ans, je crois. C'est au Nigéria que j'ai obtenu mon baccalauréat et que j'ai terminé mes études secondaires, entre autres. Je dirais que grandir au Nigeria a été très intéressant parce que je ne savais pas que la réalité était différente de ce que je voyais à l'époque. Le fait de venir au Canada m'a permis de mettre beaucoup de choses en perspective.
D'abord et avant tout, pourquoi ai-je choisi une carrière dans les sciences et l'ingénierie de l'environnement et pourquoi me suis-je orienté vers les technologies propres? Je dirais, je ne sais pas ce qu’il en est pour les Canadiens et les nationalités représentées dans ce webinaire, mais vous savez, les parents africains, et les mères surtout, veulent toujours que leurs enfants soient médecins. Je voulais aussi être médecin parce que j'aime écrire beaucoup d'essais et je me disais : « Oh, wow! J'aimerais qu'on m'appelle Docteur Balogun et non M. Balogun ». Mais un jour, j'ai réalisé que je n'aimais pas le sang. Je peux m'évanouir à la vue du sang, alors j'ai choisi une autre voie professionnelle.
Heureusement, j'ai suivi un cours de biologie, qui équivaut ici à la 10e année, et nous avons travaillé sur les chlorofluorocarbones et leurs effets sur l'environnement. Cela a changé mon point de vue et a orienté mon choix de carrière jusqu'à aujourd'hui, car j'ai réalisé que nous devions en fait développer [inaudible] extinction parce que le CO2 dans l'environnement est mauvais, les gaz à effet de serre, et que le Nigeria avait le quatrième taux de mortalité le plus élevé en raison de la mauvaise qualité de l'air. J'ai donc pensé que je pouvais sauver des vies, peut-être pas en tant que médecin, mais peut-être en tant qu'écologiste, et j'ai donc décidé de faire carrière dans les STIM. C'est ce qui a motivé les choix que j'ai faits jusqu'à présent.
À quoi ressemble une journée dans ma vie? L'une des choses qui m'a vraiment aidée dans mon parcours, c'est que j'ai eu beaucoup de mentors. L'un des principaux mentors que j'ai eus dans ma vie a été l'un de mes professeurs à l'université. Il m'a initié très tôt à la recherche parce que je m'intéressais à ce genre de choses et que j'ai commencé à étudier [inaudible] et tout ce genre de choses. Cela n'ajoutait rien à mes notes, c'était juste des choses que l'on fait à côté, mais c'est ainsi que mon intérêt s'est éveillé parce que j'ai commencé à voir l'impact, l'impact significatif que l'on pouvait avoir grâce à la recherche. Même si elle n'était pas bien financée, on voyait au moins que l'on apportait de petits changements et j'ai vu que lorsque l'on publiait un article, on était le seul au monde à avoir cette connaissance. C'est donc aussi une question de fierté.
Alors oui, c'est une chose qui m'a vraiment guidé dans cette voie parce que cette expérience m'a fait découvrir les possibilités qui existent dans le domaine de l'environnement et oui, j'ai commencé à devenir plus curieux, à poser des questions et oui [inaudible].
Une journée typique dans ma vie, je vais au laboratoire, c’est un peu comme si je vivaisdans le laboratoire. Vous faites donc des petites expériences, vous établissez des listes de découpage, vous fabriquez des encres… Mes mains supportent très bien la température maintenant parce que je travaille la plupart du temps à 80 degrés, donc je peux vraiment démonter [inaudible]. Oui, c'est amusant, c'est vraiment très amusant, on découvre de nouvelles idées. On est frustré, on expérimente sans succès, mais on est excité lorsqu'on trouve quelque chose que l’on peut breveter. Jusqu'à présent, ça a été formidable. Oui, c'est un peu près prévisible? tout ce que je fais, mais je ne l'échangerais pour rien d'autre. Je vous remercie.
Catherine : Merci Emmanuel et je pense que beaucoup de personnes dans l'auditoire et tous les membres de notre panel ont probablement un lien avec le fait de vivre dans un laboratoire. C'est certainement quelque chose de très familier pour de nombreuses personnes ici présentes. Quel merveilleux début de parcours, ce sentiment de pouvoir sauver des vies autrement que par la pratique médicale, par des études sur l'environnement. Je pense que c'est très beau. Je vous remercie donc de nous avoir fait part de votre expérience. J'aimerais maintenant passer le micro à Christine pour qu'elle nous parle un peu de son parcours. Christine, comment vous êtes-vous impliquée dans l'innovation en matière de technologies propres et comment avez-vous fini par cofonder CERT systems?
Christine Gabardo :
Merci Catherine et merci à la FCI de m'avoir invitée à participer à ce panel. Comme il a été mentionné, je suis Christine Gabrado, cofondatrice et dirigeante principale de la technologie chez CERT Systems Inc. CERT Systems est une entreprise de technologie du carbone. Nous sommes une entreprise en démarrage dont la mission est de transformer la façon dont les produits chimiques les plus importants du monde sont fabriqués. Ces produits chimiques, comme l'éthylène, entrent dans la composition de produits quotidiens avec lesquels nous interagissons, comme les textiles, les matériaux de construction et les carburants. Traditionnellement, nous nous appuyons sur les combustibles fossiles comme source de carbone et d'énergie pour alimenter les processus de fabrication de ces produits chimiques. C'est ainsi que l'industrie chimique produit chaque année d'importantes émissions de CO2. Chez CERT Systems, nous développons une technologie électrochimique qui convertit le dioxyde de carbone et l'eau en utilisant de l'électricité propre pour fabriquer ces mêmes produits chimiques de base et nous évaluons notre technologie comme pouvant réduire d'un giga-tonne les émissions.
J'ai grandi à Dundas, en Ontario, qui fait partie de Hamilton, et j'ai toujours été intéressée par les mathématiques et les sciences, par l'invention et la construction de choses. Après le lycée, j'ai décidé de m'orienter vers l'ingénierie et j'ai choisi l'université McMaster pour faire ma licence parce qu'elle offrait un programme en génie électrique et biomédical et que ce domaine m'intéressait vraiment parce qu'il couvrait beaucoup d'aspects différents de l'ingénierie. C'était très multidisciplinaire et je me suis dit comme Emmanuel, ma famille voulait que je sois médecin, mais moi aussi j'ai peur du sang, alors j'ai pensé que je pourrais peut-être développer des appareils médicaux à la place. J'ai donc eu le privilège de travailler dans plusieurs laboratoires de recherche de l'université et, après ma licence, j'ai décidé de poursuivre mes études et mes travaux de recherche et j'ai décidé de faire une maîtrise à l'école d'ingénierie environnementale de McMaster. J'ai donc travaillé sur des biocapteurs chimiques électriques pour des applications au niveau des points de soins. J'ai vraiment apprécié ce travail de recherche et, lorsque le moment est venu pour moi d'obtenir mon diplôme, j'ai décidé de m'inscrire au programme de doctorat pour pouvoir obtenir ce titre de « médecin », en quelque sorte.
Après avoir obtenu mon diplôme, je n'étais pas tout à fait sûr de ce que je voulais faire de ma carrière, et j'ai donc décidé de rester dans le milieu universitaire et de faire un postdoc. J'ai donc rejoint l'Université de Toronto dans le groupe du professeur Dave Sinton et j'ai changé de domaine pour m'intéresser à l'électro-réduction du CO2. J'avais donc des connaissances en électrochimie, mais je les appliquais à un domaine différent. Les deux premières années de cette expérience sont donc typiques d'une expérience postdoctorale. Mais à la fin de ces deux années, j'ai eu l'occasion de devenir la responsable technique d'une équipe scolaire qui participait à la compétition NRG COSIA Carbon XPRIZE. Il s'agissait d'un concours mondial visant à développer et à étendre les technologies permettant de convertir le dioxyde de carbone provenant de sources industrielles en produits utilisables. J'ai donc été chargée d'essayer de traduire la technologie que nous avions développée dans le laboratoire, en un plan pilote qui pourrait être déployé sur un site industriel.
En 2019 et 2020, notre équipe a travaillé sur la mise à l'échelle de notre dispositif et nous l'avons déployé à Calgary, en Alberta, dans une centrale électrique industrielle où nous avons fait la démonstration du plus grand électrolyseur de dioxyde de carbone à ce jour et des toutes premières émissions industrielles dans l'éthylène. Grâce au succès de ce concours et à l'intérêt que nous avons suscité auprès d’une éventuelle clientèle, nous avons décidé de faire de CERT Systems une société indépendante de l'université. En 2021, avec mes cofondateurs, nous avons créé cette société et nous avons commencé à construire notre entreprise et à agrandir notre équipe.
Mon rôle en tant que dirigeante principale de la technologie est un peu, je suppose, ambigu? Je fais beaucoup de choses différentes, je dois porter beaucoup de chapeaux différents. Je me concentre principalement sur l'aspect technologique, c'est-à-dire sur l'élaboration de la feuille de route technologique pour amener notre produit à la commercialisation et réduire les risques liés à notre technologie. Je dois également gérer notre équipe technique. Nous avons une équipe de 12 ingénieurs, ingénieures et scientifiques. J'ai beaucoup de tâches administratives et de tâches liées aux ressources humaines, et j'aide également à la collecte de fonds et aux demandes de subventions. J'ai donc un peu de tout en ce moment.
Catherine : Merci beaucoup Christine pour votre partage et je pense que cette transition du post-doc, de l'université à l'industrie et à l'entreprenariat est vraiment fascinante et je suis impatiente d'entendre les questions des membres de notre auditoire à votre sujet. Je suis sûre que vous devez porter de nombreuses casquettes différentes dans votre rôle au sein de votre entreprise. Merci beaucoup, Christine. J'aimerais maintenant passer le micro à Varun. Varun, pouvez-vous nous parler un peu du parcours qui vous a mené à votre carrière actuelle en tant que spécialiste de l'eau et de la fermeture des mines?
Varun Gupta : Génial, oui, merci. Tout d'abord, je vous remercie de m'accueillir ici. J'ai quitté l'Inde pour m'installer au Canada au début de l'année 2000. Cela fait donc environ 20 ans que je suis ici. J'ai fait mes études secondaires au Canada. Au lycée, je n'étais pas le plus intelligent. Je me disais que je voulais juste faire le minimum d'études pour pouvoir trouver un emploi. Mais les choses ne se sont pas passées comme je l'avais prévu, heureusement, et j'ai fini par aller à l'Université de Toronto, où j'ai fait une spécialisation en biologie, en sciences de l'environnement, et je me suis spécialisé dans ce domaine. J'ai trouvé à l'Université de Toronto de très bons mentors qui m'ont guidé tout au long de mon parcours et j'ai découvert ce qui me passionnait vraiment : j'aimais vraiment la biologie. J'aimais beaucoup les sciences de l'environnement, mais je savais aussi que je ne voulais pas devenir médecin. J'ai donc trouvé un très bon laboratoire où j'ai pu apprendre des techniques,profiter pour faire ce que j'aimais vraiment, sans trop me préoccuper de l'avenir et de ce qui allait m'y conduire. Je suis donc resté et j'ai fait ma maîtrise là-bas aussi. C'était en biogéochimie et en sciences des zones humides. C'était donc ma formation, qui incluait le cycle du carbone et du méthane. C'était merveilleux, j'aimais vraiment ce que je faisais, mais cela ne m'a pas permis de trouver un emploi.
J'ai donc pris du recul et j'ai réfléchi. Où pourrais-je mener ma carrière dans l'environnement à partir d'ici? Je me suis donc concentré sur l'utilisation de mes connaissances de base et sur leur application. J'ai donc décidé d'obtenir un doctorat dans le cadre duquel je me suis concentré sur les zones humides, mais en les utilisant pour traiter les eaux de drainage des mines. L'eau contaminée qui sort des mines. J'ai passé un doctorat dans ce domaine à l'université Laurentienne de Sudbury. C'est la première fois que j'ai commencé à travailler dans le secteur minier et j'ai vraiment apprécié cette expérience, puis, juste après avoir terminé mon doctorat, j'ai déménagé à Saskatoon. J'ai travaillé pour une entrepriuse de démarrage qui fabriquait des systèmes semi-passifs de traitement des eaux pour les mines, puis j'ai rejoint ERM où je travaille maintenant pour l'équipe de fermeture des mines. Nous travaillons principalement avec toutes les grandes mines auxquelles vous pouvez penser et nous développons leur plan de fermeture, qui est essentiellement un document principal qui guide la façon dont une mine va fermer. Nous respectons toutes les réglementations et les meilleures pratiques de gestion, etc.
Mais j'ai pu utiliser toutes ces connaissances et compétences et les mettre à profit. Dans mon travail quotidien, c'est ce que je fais la plupart du temps, mais j'aime aussi travailler sur le terrain et, comme vous pouvez le voir, je suis en tenue de terrain en ce moment et je travaille sur une base militaire pour faire de l'archéologie. Tout simplement parce que je voulais être sur le terrain. Il y a des limites au fait de travailler à un bureau. Je veux donc être sur le terrain, m'arranger pour être ici, faire un autre type de travail différent. C'est ainsi que la vie demeure intéressante et que l'on trouve toujours de nouvelles choses à faire.
Catherine : Merci Varun et merci de nous rejoindre depuis le terrain. Il semble que vous ayez su très tôt que vous aviez une passion pour la biologie et l'environnement. C'est assez étonnant de voir comment c'est devenu quelque chose qui est tellement appliqué pour ces plans de fermeture de mines. Je vous remercie de nous avoir fait part de votre expérience et j'ai hâte d'en savoir plus.
Enfin, j'aimerais inviter Kiyomi à prendre la parole. Kiyomi travaille pour les Réseaux océaniques Canada (ONC). Kiyomi, peux-tu nous parler un peu de la façon dont tu es devenue une spécialiste du soutien aux communautés?
Kiyomi Holman :
Absolument. Merci Catherine. Pour ceux qui se posent la question, c'est un titre inventé, nous l'avons inventé. Je travaille donc pour un groupe qi s’appelle les Réseaux océaniques Canada (ONC). Il s'agit d'une organisation à but non lucratif basée à l'Université de Victoria qui s'efforce de soutenir la recherche en sciences océaniques en collectant des méga données (« big data »). C'est notre principale activité. Nous disposons de deux grands observatoires câblés au large de la côte ouest de l'île de Vancouver. L'un d'entre eux compte environ 800 kilomètres de câbles à fibres optiques. Ils collectent des données 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, que nous mettons à disposition, en libre accès, en téléchargement gratuit, etc. Mais nous essayons aussi de soutenir d'autres personnes qui mènent leurs propres projets de recherche et de les aider à atteindre leurs objectifs en matière de données océanographiques, quels qu'ils soient.
Mon parcours jusqu'ici n'est pas sans rappeler les lignes sinueuses de la carte. J'ai grandi dans la région métropolitaine de Vancouver, en Colombie-Britannique, et j'ai passé beaucoup de temps à l'extérieur, à m'amuser dans les montagnes, à faire du canoë, du surf, du camping et tout le reste. J'ai donc eu beaucoup de chance, j'ai su très tôt que je voulais étudier quelque chose en rapport avec l'extérieur. J'ai eu très tôt une passion pour la géographie, qui semblait couvrir tout ce qui m'intéressait lorsque j'étais à l'extérieur. J'étais vraiment la bonne copine intello qui disait : « ooohhh regardez les colonnades basaltiques! »
Pour y parvenir et terroriser encore plus mes amis, je suis allé à SFU et j'ai commencé par un baccalauréat ès arts en géographie. Je me suis vite ennuyée. J'ai donc opté pour un baccalauréat ès sciences et j'ai commencé à me concentrer sur l'hydrologie et les systèmes d'information spatiale. Pendant mes études de premier cycle, j'ai participé à un programme coopératif. J'ai suivi des cours sur le terrain et j'aimais vraiment travailler sur le terrain. J'essayais de sortir le plus possible. Je suis heureuse que Varun l'ait également mentionné, car il y a une limite au temps que l’on peut passer à un bureau.
Dans toutes ces lignes sinueuses, il serait impossible de ne pas en arriver à parler de l'importance de la durabilité environnementale et des changements climatiques. J'ai donc naturellement commencé à vouloir faire carrière dans ce domaine et, honnêtement, c'est très amusant. C'est ça, c'est très amusant. Parfois, c'est un peu éprouvant, mais c'est très amusant dans l'ensemble. J'ai donc commencé avec l'idée égoïste que quelqu'un me paierait pour pouvoir aller jouer dehors et, à un moment donné, j'ai dû reconnaître que je n'étais pas Alex Honnold et que la planète avait besoin de beaucoup d'aide. Ma passion s'est donc orientée vers la durabilité.
Pendant mes études de premier cycle, bien que j'ai eu un excellent professeur de télédétection et que j’adorais ce sujet en particulier parce que j'aimais déjà les SIG, les systèmes d'information géospatiale, j’ai compris qu’il y avait tellement d'autres façons de travailler avec des ensembles de données spatiales et les résultats, pour moi qui suis une personne très visuelle, étaient très visuels et très cool à analyser et c'était quelque chose d'unique, du moins à l'époque (et je ne suis pas sûre que cela ait changé), c'était unique dans les diplômes de géographie et c'était important pour mes futurs objectifs de carrière.
À un moment donné, j'ai fait un stage avec des géomorphologues fluviaux et j'ai travaillé sur le fleuve Columbia à Astoria. J'ai donc eu l'occasion de monter pour la première fois sur un bateau et d'effectuer des relevés multifaisceaux par échosondeur, ce qui était vraiment génial. Cela m'a confortée dans l'idée que j'aimais la télédétection et que je voulais faire beaucoup de travail sur le terrain. Mon professeur a fini par obtenir un poste de titulaire à Ottawa et je l'ai suivi là-bas pour faire des études supérieures avec lui. En tant que superviseur et mentor (il s'appelle Anders), il a fait en sorte que j'aie beaucoup d'opportunités. Nous avons travaillé avec Ressources naturelles Canada pour effectuer des relevés au tambour afin d'estimer l'épaisseur de la neige. Il s'est assuré que j'étais prête à plonger dans l'Arctique pour mon travail sur le terrain et je n'ai certainement pas été prise pour un phoque par un groupe de chasseurs inuits.
Il a veillé à ce que j'assiste à des conférences en rapport avec mon travail avec eux. Il m'a encouragé à m'inscrire à un programme d'échange avec le centre universitaire de Svalbard, un archipel situé tout au nord, à environ 78 degrés nord pour être précise. J'ai pu y étudier l'océanographie chimique pendant quelques mois, ce qui fut également très intéressant. J'ai appris à connaître le phytoplancton et son rôle dans notre vie, et comment je peux respirer grâce au phytoplancton. J'ai ensuite obtenu un poste d’adjointe à l'enseignement et un de mes cours de terrain traitait de l'écologie du paysage à Zanzibar, j’ai donc pu y faire de la plongée en apnée dans des récifs coralliens. C'est la première fois que j'ai vu mon professeur secoué parce qu'il avait fait son doctorat là-bas et qu’il voyait une grande différence entre l'endroit dont il se rappelait et ce que nous voyions : beaucoup de gaspillage dans les récifs coralliens, donc il a été assez bouleversé par cela. C'est ainsi que les changements climatiques sont devenus encore plus réels pour nous, je suppose.
Et surtout, il a été très cool lorsque j'ai reçu ma première offre d'emploi pendant que je préparais ma maîtrise avec lui. J'ai fini par faire mes valises et retourner en Colombie-Britannique pour travailler dans une mine en tant que coordinatrice environnementale, et c'était beaucoup. Je ne recommanderais pas de travailler à plein temps tout en poursuivant des études supérieures, c'est, pardonnez le jeu de mots, « l’enfer ». J'ai cependant acquis beaucoup d'expérience sur le terrain, ce qui était formidable, et le poste était intéressant, mais ce n'était pas pour moi.
C’est à cette période que j'ai assisté à la Conférence hydrographique du Canada en tant qu'étudiante et j'ai assisté à une présentation faite par Kate Moran, notre PDG chez Réseaux océaniques Canada (ONC), et je me suis intéressée à tout le travail formidable qu'ils accomplissaient et j'ai constaté que c'était intéressant, qu'il y avait beaucoup de place pour la croissance. Il y avait tellement de choses qu'ils faisaient en tant qu'organisation et étant donné que mes études et mes expériences étaient maintenant plus axées sur les environnements marins et sachant que je ne voulais certainement pas continuer une carrière dans les ressources naturelles, j'ai commencé à m'intéresser à la façon dont je pouvais obtenir un emploi dans ce domaine.
J'ai donc quitté la mine, j'ai terminé ma maîtrise, j'ai trouvé un emploi, en fait au ministère de l'Agriculture, ce qui est un autre virage à gauche, juste pour renforcer mon expérience professionnelle en matière de géomatique, puis j'ai postulé et je n'ai pas obtenu d’emploi à ONC en tant que spécialiste des SIG, mais j'ai obtenu un emploi en tant que spécialiste du soutien aux communautés au sein de l'équipe de surveillance axée sur les communautés.
Dans mon rôle, nous collaborons donc avec les communautés côtières et les partenaires pour développer et mettre en œuvre leurs propres programmes de formation à l'exploitation minière de l'océan, quelle qu'en soit la forme. Je n'ai pas vraiment de journée type dans mon travail, car mon emploi du temps est souvent lié à celui de nos partenaires. Ainsi, une semaine, je peux travailler sur des rapports jusqu'à ce que mes yeux saignent, mais une autre semaine, je peux dispenser une formation sur l'utilisation de certains instruments. Il se peut aussi que je travaille à l'élaboration de cartes de densité du trafic maritime pour un groupe. Il y a quelques semaines, j'étais sur un bateau en pleine migration des baleines à bosse avec une équipe de gardiens de Hartley Bay dans le nord de la Colombie-Britannique). C'est un travail très varié et généralement très intéressant. Je suis donc heureuse d'en être arrivée là grâce à mon parcours.
Catherine : Merci Kiyomi pour ce partage. Je m'attends à ce que beaucoup de personnes dans l'auditoire ressentent également ce besoin, ce besoin d'être à l'extérieur, de poursuivre un travail dans le domaine des études environnementales ou de la durabilité. J'ai beaucoup apprécié l'analogie des lignes de carte sinueuses. C’est une belle façon de s’autoriser à changer d'avis au cours de sa formation, à faire des allers-retours, à rectifier le tir. J'ai hâte d'en savoir plus à ce sujet au cours de notre table ronde.
Merci aux quatre panélistes de s'être présentés. J'aimerais maintenant approfondir un peu la question de savoir comment vous êtes arrivés ici et pourquoi votre travail dans le domaine de la durabilité est important. Pour commencer, je pourrais adresser ma première question à Varun, car il l'a déjà mentionné dans son introduction. Quand avez-vous su que vous vouliez faire carrière dans les études environnementales? Varun, vous avez mentionné que vous saviez très tôt que vous n'étiez pas nécessairement fait pour étudier à l'école, alors quel a été le moment décisif pour vous?
Varun : Je savais même en grandissant, je veux dire, comme j'ai grandi en regardant Discovery Channel… J'ai toujours été intrigué par l'environnement, la biologie. C'est vrai, c'est quelque chose qui m'a toujours intrigué et j'étais doué, je comprenais les concepts de manière innée, ce qui est chouette. Mais je dirais que lorsque j'ai vraiment envisagé les sciences de l'environnement comme une carrière, c'était vers la fin de mes études supérieures, lorsque je travaillais dans un laboratoire et que je faisais ma thèse de fin d’études. Cela m'a permis de découvrir différents aspects de ce domaine, mais j'ai également su très tôt que je ne voulais pas être universitaire. J'allais donc devoir opter pour une carrière de consultant si je continuais à faire des sciences de l'environnement, comme je me voyais le faire. C'était donc une voie très étroite de ce point de vue, uniquement le fait de donner des conseils, mais c'était littéralement ce qui m'intéressait. Je voulais être consultant en environnement, mais je ne savais pas ce que cela signifiait. C'est vrai, c'est un terme très large, vous savez, il y a tellement d'entreprises différentes. Il y a tellement de domaines d'activité différents, n'est-ce pas?
C'est tout ce que je savais. Juste la terminologie elle-même sans vraiment comprendre ce qu'elle signifie. Je pense qu'il m'a fallu faire ma maîtrise et, vous savez, j'étais très doué, mais c'était tellement académique que je n'avais pas de compétences transférables. Donc je pouvais finalement accepter de dire que j'étais doué pour les études, mais je ne pouvais pas trouver un emploi dans ce domaine. C'est donc à ce moment-là que je me suis vraiment réorienté et que je me suis dit, d'accord, je veux rester dans ce domaine, je ne veux pas le quitter, quels sont les principaux marchés que je peux trouver pour travailler dans ce domaine, n'est-ce pas? Lorsque j'ai fait mes travaux de recherche, j'ai pensé aux secteurs de l'exploitation minière et des hydrocarbures. Je me suis dit que j'allais choisir l'exploitation minière, sans raison apparente. Je me suis simplement dit qu'il fallait essayer ce secteur, vous voyez?
Je pense donc qu'il s'agissait plus d'un désir de travailler dans le secteur de l'environnement et de trouver un emploi, et c'est juste un parcours que j'ai suivi. J'ai fait un doctorat dans ce domaine, afin de pouvoir me former et acquérir les bonnes compétences pour avoir la base de connaissances qui me permettraient de faire carrière là où je voulais aller. Je pense que c’était juste cela et que le voyage a été facile tout compte fait. Vous doutez de vous-même, vous vous dites que vous allez être au chômage après avoir obtenu deux diplômes, vous vous questionnez sur la valeur de ce plan, mais vous devez juste vous faire un peu confiance, vous soutenir, mais aussi provoquer un peu la chance, n'est-ce pas? Il faut trouver les bons mentors qui croient en vous, qui vous poussent à passer à l'étape suivante.
Catherine : Je pense que c'est très intéressant. Je suis professeure adjointe dans une université, je crois vraiment au monde universitaire, mais il y a une chose pour laquelle les universités ne sont pas très douées, c'est la préparation des stagiaires à des emplois en dehors du monde universitaire. Je pense donc que ce que vous venez de dire est vraiment très important : si je ne veux pas rester ici, si je ne veux pas travailler dans une université pour le reste de ma vie, quelles sont les autres voies, les autres marchés vers lesquels je pourrais me tourner pour utiliser ces compétences? Merci Varun, c'est très intéressant.
Emmanuel, nous pourrions peut-être nous tourner vers vous. Pourriez-vous nous donner votre avis? La question est la même : qu'est-ce qui vous a motivé à entrer dans votre domaine? Y a-t-il eu un moment qui a été comme l’ampoule qui éclaire et vous montre que vous êtes sur la bonne voie?
Emmanuel : Oui. Ce serait tellement facile pour moi de donner l'impression que j'avais tout compris de ma vie depuis le lycée. Que j'ai suivi ce cours qui m'a donné envie de faire des études environnementales et tout ça. Mais ce n'est pas le cas. Ce fut un parcours en dents de scie. Je venais d'un milieu très, je n'aime pas dire pauvre, mais pas très stable financièrement et il se trouve que j'étais le premier à aller à l'école dans ma famille et aussi le dernier. C'était donc une série de premières pour moi. L'une des raisons pour lesquelles je suis allé à l'école était de briser le cycle de la pauvreté. Après l'université, j'avais besoin de trouver un emploi et j'ai dû être réaliste avec moi-même et j'ai continué à chercher la meilleure offre. J'ai donc commencé à travailler dans une banque équivalente à la Banque du Canada, où j'occupais un poste d'informaticien. Mais j'étais malheureux, j'attendais juste mon chèque de paie. Alors je me suis dit que j'allais laisser tomber et faire quelque chose d'autre, quelque chose de plus rémunérateur.
J'ai travaillé dans le secteur des hydrocarbures. J'ai fait de l'assistance informatique et du recrutement pour ce secteur. Je suis devenu misérable là aussi, alors je me suis dit que ce serait peut-être bien de faire du conseil pour de grandes entreprises. Je suis entré chez Deloitte. J'étais consultant, je faisais de la fiscalité, ce que je ne savais rien du tout. Mais, on m'a dit qu'on allait me former. Et puis je me suis rendu compte que je n'étais qu'un autre gars parmi les autres employés de bureau, que tout ce que je faisais était assez régimenté. Je me sentais tellement malheureux que j'ai réalisé qu'il me manquait quelque chose.
C'est alors que j'ai décidé d'aller à l'encontre de tout le monde, d'agir comme un idiot et de poursuivre ma passion, à savoir faire quelque chose de mes mains. Faire quelque chose qui me rend heureux de me réveiller le matin. J'ai essayé d'obtenir de l'argent. J'ai obtenu de l'argent, mais mon désir intérieur n'était pas satisfaisant. J'ai donc obtenu une bourse pour aller faire ma maîtrise en Afrique du Sud. J'étais donc à l'Université du Cap et c'était vraiment un moment fort. J'ai fait de l'ingénierie physique pour mon baccalauréat, mais quand je suis allé à l'Université du Cap, j'ai eu l'opportunité d'entrer dans le programme d'ingénierie, l'ingénierie électrique, et là j'ai rencontré une merveilleuse professeure, son nom est Jessica Chamier à l'AISA, l'Institut Africain d'Afrique du Sud. Elle et mon principal superviseur m'ont fait découvrir le monde des piles à combustible et j'ai réalisé que c'était ça. C'est ce que je voulais vraiment faire de ma vie, comme si l'hydrogène était la solution.
Les hydrocarbures, ce n’était pas mon truc finalement, je sais les sommes d'argent qui sont investies dans ce secteur, je connais toutes les politiques qui s'y rattachent mais je sais aussi qu’il est nécessaire de dé-fossiliser l’environnement, d’atteindre la carboneutralité. Si nous n'avons pas de solution, nous ne pouvons pas dire d'arrêter d'utiliser les hydrocarbures, d'arrêter d'utiliser l'essence dans vos voitures, s'il n'y a pas de solution viable, il faut que cela fasse partie de la solution. Je ne peux pas me contenter de dire que je vais défendre la cause sans faire quelque chose, et je sais que je suis très doué pour les calculs et que cela me vient naturellement. Alors pourquoi ne pas faire partie de la solution?
C'est ainsi que je me suis lancé dans la recherche sur l'hydrogène et j'ai eu le privilège de pouvoir venir au Canada pour mon doctorat, et c'est là que tout est devenu plus excitant. Mon directeur de thèse m'a vraiment aidé. [Inaudible] réussi et je ne dirais pas que c'est toujours la même histoire, en termes d'université, on n’a pas l'occasion de voir si on peut faire autre chose, parce que pour moi, j'ai eu l'occasion d'entrer dans un programme d'entrepreneuriat pendant mon doctorat, il s'appelle i2i (Invention to Innovation). Il y avait cette idée que j’allais en entreprise, parce que je n'ai pas fait d'études universitaires ou de doctorat ou parce que j'essayais d'obtenir un emploi ou quelque chose comme ça. Mais je l'ai fait parce que je voulais changer les choses. J'ai réalisé que le travail n'était pas la solution pour moi. J'ai besoin de faire une différence. Ainsi, à chaque fois que je vais au laboratoire, je me demande pourquoi il en est ainsi, de cette manière? Pouvons-nous l'améliorer? J'ai donc appris en posant ces questions très difficiles, en me demandant pourquoi les gens disent « impossible ». Je me suis rendu compte que tous ces « impossible », ce sont les gens qui ne sont pas prêts à aller au bout souvent. En cours de route, j'ai pu prendre un virage et nous avons pu acquérir une nouvelle technologie. J'ai pu faire de quelque chose qui prenait jusqu'à 24 heures, le faire en 45 minutes. Nous avons ensuite commercialisé cette technologie, et c'est ainsi que H2X Explore a vu le jour. C'est une entreprise qui m’est très chère et qui correspond à mes intérêts (et nous avons gagné notre premier argumentaire hier, donc je suis encore sous l’effet de l’excitation). Donc voici mon parcours. Ce n'est pas un parcours très simple. Je savais qu'il était important d'essayer de gagner de l'argent une fois les études terminées, de se sentir faire en quelque sorte partie du milieu universitaire, mais une chose m'a vraiment aidé, c’est que si l’ont suit ce qui nous passionne, l'argent viendra en cours de route.
Catherine : Je pense que c'est un point très important. Lorsque vous êtes peut-être récemment diplômé et que vous essayez tous ces différents postes ou différents emplois dans lesquels vous n'êtes pas nécessairement heureux, cela peut être assez décourageant. Je veux parler de votre parcours tel que vous nous l’avez partagé : vous avez essayé beaucoup de choses avant de finalement décider ce que vous étiez censé faire. Je pense donc que c'est un bon conseil de continuer à essayer de trouver la bonne voie et de ne pas se décourager si vous êtes dans une position où vous avez l'impression d'être dans une ornière. Merci Emmanuel.
J’adresse à présent ma question à Christine. Vous avez évidemment beaucoup travaillé en laboratoire pendant votre formation et votre entreprise est intimement liée au travail de laboratoire et à la façon dont nous produisons des produits chimiques. Pourriez-vous nous parler un peu de ce que votre expérience de travail en laboratoire vous a apporté en termes de compétences transférables dans votre poste actuel, chez CERT Systems?
Christine : Tout à fait. J'ai eu beaucoup d'expériences variées en laboratoire au cours de ma carrière universitaire. Au baccalauréat, j'ai travaillé dans un laboratoire de biochimie, d'électrophysiologie et d'histologie, et pour mon doctorat, j'ai travaillé dans un laboratoire biomédical et de biodétection électrochimique. Puis, pour mon post-doc, j'ai changé de domaine et j'ai commencé à travailler sur l'électro-réduction du CO2 par voie électrochimique. Je pense qu'à travers tout cela, il y a des compétences communes que j'ai retirées de tous ces différents laboratoires. La recherche indépendante, la capacité à analyser la littérature, à la parcourir rapidement, à en extraire les points clés et à m'en inspirer pour innover. La planification expérimentale, l'exécution, la planification de projets, l'utilisation de différents équipements dans le laboratoire, différentes techniques analytiques, la capacité à analyser et à présenter des données, ainsi que la résolution de problèmes et la résilience dans la recherche, car les choses ne fonctionnent pas toujours et il est important de savoir que c'est le cas et que vous pouvez surmonter ces problèmes pour trouver quelque chose qui fonctionnera.
Je pense que j'ai également emporté une culture de l'apprentissage, c'est-à-dire une culture de l'amélioration continue. Vous savez, je n'ai jamais fini d'apprendre, même si j'ai quitté l'école maintenant, je suis toujours prête à apprendre et à enseigner aux autres ce que j'ai appris. Je pense donc que c'est quelque chose que je voulais absolument introduire dans notre entreprise et encourager réellement le transfert de connaissances, l'apprentissage et la recherche individuels, mais aussi l'apprentissage et la recherche en collaboration. J'ai également retenu l'art de raconter des histoires. Je pense qu'en tant que scientifiques et ingénieurs, nous pouvons nous perdre dans les détails techniques. Mais lorsque nous voulons déployer notre technologie ou la communiquer à l'extérieur, il est important que nous soyons capables d'expliquer ce que nous faisons à celles et ceux qui ne sont pas directement dans nos domaines, et c'est ainsi que nous pouvons vraiment avoir des retombées et déployer nos technologies. Enfin, l'innovation est une activité d'équipe, et la collaboration est donc très importante. Travailler sur des problèmes difficiles nécessite des solutions multidisciplinaires. Travailler avec des équipes diverses qui apportent des compétences uniques est donc très important pour trouver des solutions plus rapidement que si l'on travaillait en solitaire.
Catherine : Il s'agit donc d'un très large éventail de compétences acquises au cours de votre formation.
Christine : Tout à fait. Même si je ne suis plus dans le laboratoire autant que je le voudrais, je suis toujours en contact avec des chercheurs et des chercheuses tous les jours et cette expérience m'aide vraiment à gérer et à orienter leurs travaux de recherche.
Catherine : Vous avez parlé d'accepter le fait que les choses ne fonctionnent pas toujours vraiment, du fait que lorsque l’on travaille sur une expérience ou quelque chose d’autre dans le laboratoire (et je pense que c'est quelque chose que beaucoup d'étudiantes et d'étudiants diplômés ressentent lorsqu'ils sont à l'école et poursuivent un diplôme), certaines conceptions ou expériences échouent, et cela peut déclencher un effet disons très personnel.
Christine : Oui.
Catherine : Il est important d'être capable de pivoter vers un état d'esprit de recherche de solutions, n'est-ce pas? Ce qui, dans le secteur industriel, est essentiel je suppose.
Christine : Tout à fait. Je pense qu'il est très important de tendre la main à celles et ceux qui vous entourent lorsque vous vous trouvez dans ces situations. Le fait d'apporter des perspectives supplémentaires peut vraiment changer votre façon de penser et vous faire sortir de ces ornières, de façon à trouver des solutions.
Catherine : Excellent. Merci, Christine. J'aimerais maintenant me tourner vers Kiyomi. Kiyomi, vous l'avez dit, vous avez eu beaucoup d'emplois différents dans votre carrière, vous avez essayé beaucoup de choses différentes et maintenant il semble que votre travail chez Réseaux océaniques Canada (ONC) soit très varié. Il semble que vous fassiez beaucoup de choses différentes, en fonction de la communauté avec laquelle vous êtes en partenariat. Qu'est-ce qui vous motive à vous lever le matin pour aller travailler?
Kiyomi : Qui n'aurait pas envie de monter sur un bateau et de peut-être voir des baleines dans sa journée de travail? En fait, je ne sais pas… J'aime vraiment travailler avec nos partenaires. Je pense que mon esprit s'ennuie assez facilement. La variabilité de mon travail est donc très stressante, mais elle est aussi très stimulante. J'ai l'occasion de participer à un grand nombre de projets qui ne nous concernent pas directement, mais qui visent à aider ces communautés de petite taille. Certaines des équipes avec lesquelles nous travaillons comptent environ six personnes et mettent en œuvre tous ces programmes marins différents. Nous ne sommes donc qu'une petite partie de ce que nous essayons d'aider à réussir et c'est une expérience très gratifiante, très excitante. La semaine dernière, j'ai aidé à enseigner à certains de nos partenaires locaux comment trouver et analyser les sons de baleines à partir des données d'un hydrophone, qui est un microphone sous-marin. Le mois dernier, j'étais sur la côte nord pour discuter avec des membres de la communauté de leurs programmes et pour effectuer des travaux d'entretien sur leurs propres observatoires communautaires. Nous avons participé à un atelier sur les mammifères marins et nous avons vu ces baleines à bosse, ce qui était extraordinaire.
Au début de l'année, j'étais sur la glace de mer à Iqaluit avec un groupe de chasseurs inuits qui recueillaient des données avec des instruments de mesure de la conductivité, de la température et de la profondeur CTD. Nous les avons aidés à prélever ces données et à les analyser, puis nous avons découvert des anomalies dans la colonne d'eau qu'ils ont pu expliquer à l'aide de leurs connaissances traditionnelles. C'était vraiment passionnant de voir cette fusion entre le savoir traditionnel et ce que nous appellerions la science traditionnelle, je suppose, et de voir ces mondes se rencontrer et s'apprécier l'un l'autre il me semble, c’était vraiment très cool.
Nous avons donc parlé avec tous les membres de la communauté, du travail qu'ils ont accompli au cours des trois dernières années. C'est juste qu'il y a beaucoup de choses très intéressantes que nous pouvons faire dans une journée et vous savez, leur succès est probablement ce qui est le plus motivant, c'est vraiment gratifiant de les voir se réaliser. Il s'agit d'un instrument qui recueille un ensemble de paramètres quant à la qualité de l'eau dans une colonne d'eau et lorsqu'ils remontent l’échantillon, nous avons une application qui les aide à voir les résultats immédiatement et ils peuvent se dire : oh ouais, c'est vraiment cool. Ou cela explique pourquoi les phoques viennent dans cette zone à cette période de l'année, ou quelque chose comme ça. Ils peuvent ainsi quantifier tous ces phénomènes qu'ils observent en permanence.
La plupart des personnes avec lesquelles nous travaillons sont donc des autochtones et vous vous sentez vraiment humbles lorsque vous parlez avec eux de leurs connaissances et de leur expérience. Donc, je suppose que je peux leur apprendre à déployer un instrument et à faire quelque chose avec les données, mais je n’ai pas les connaissances ou l’expérience qu’ils ont de leurs eaux. Donc si j'étais sur le bateau, je nous ferais probablement tuer ou échouer ou quelque chose de ce genre. Le moment le plus embarrassant pour moi a été lorsque j'ai essayé de faire un nœud de chaise devant un groupe de vieux pêcheurs plein de sagesse, qui savent pêcher depuis leur enfance. C'était un vrai désastre, mais ils avaient le sens de l'humour et ils m'ont donné beaucoup de flétan par la suite. Donc, pas de rancune.
Mais oui, ça force à bien se tenir. Cela maintient votre intérêt en éveil aussi. Lorsque vous retournez faire des analyses de données ou lorsque vous commencez à travailler sur d'autres projets avec eux et que votre relation se développe, c’est… vous avez toujours quelque chose sur lequel vous travaillez, ce qui vous permet de rester impliqué chaque jour, et c'est vraiment passionnant.
Catherine : Cette possibilité d'intégrer différents types de connaissances dans votre travail doit être très gratifiante et cela revient en quelque sorte à ce que disait Christine : vous n'êtes peut-être plus à l'école, mais vous continuez à apprendre de nouvelles choses tous les jours.
Kiyomi : Oui, j'ai vraiment dû désapprendre la mentalité universitaire traditionnelle et me dire qu'en fait, je ne sais rien. Alors oui, c'est très excitant
Catherine : C'est intéressant de vous écouter tous les quatre. Vous avez tous des parcours et des emplois très différents, mais il y a un fil conducteur dans vos histoires à tous les quatre. Ce que j'entends, c'est que vous avez essayé beaucoup de choses différentes avant de trouver ce que vous vouliez faire; que vous vous ennuyez facilement, que vous ne voulez pas rester assis à un bureau toute la journée; et enfin, que vous ne vouliez pas devenir médecin. Je pense que tout le monde commence plus ou moins, beaucoup de gens commencent dans les sciences en pensant aller en école de médecine. C'est vraiment passionnant de vous entendre tous raconter comment vous vous êtes détournés de cette voie. Pour la prochaine question, nous pourrions peut-être rester avec vous Kiyomi, car j'aimerais savoir si vous avez rencontré des difficultés ou des échecs particuliers au cours de votre carrière et comment vous avez surmonté ces échecs?
Kiyomi : Oui, je ne pense pas que mes difficultés soient particulièrement uniques. Tout d'abord, je n'ai pas grandi dans une famille riche. J'ai pris des congés après le lycée, donc je n'ai pas eu beaucoup de possibilités de bourses, mais cela signifiait simplement que je devais travailler pendant l'école. J'ai donc été maître-nageuse tout au long de mon parcours universitaire et j'ai dû faire preuve d'une grande maîtrise de la gestion du temps, car travailler 20 heures par semaine et suivre une charge de cours complète, c'est beaucoup. Cela peut certainement se refléter dans les résultats scolaires, mais je m'en suis assez bien sortie.
J'ai également réfléchi au temps qu'il m'a fallu pour obtenir mon diplôme. Le chemin a été long, mais maintenant que j'en suis là et que j'ai accompli ce que j'ai accompli, je suis très reconnaissante et j'ai l'impression d'avoir quand même très bien réussi. Dans ce domaine, on entend souvent parler de sexisme et d'âgisme sur le lieu de travail. Je dirais que c'est une chose à laquelle je n'étais pas préparée. J'ai eu la chance, pendant mes études et dans le cadre de mon emploi, même en tant que maître-nageuse, d'avoir beaucoup de femmes à des postes de direction, donc je pense que j'ai été très protégée de cela. J'étais également dans une position de supervision. Mon professeur était également ce que j'appellerais un allié. Il n'y avait pas de sentiment d'inégalité pour moi.
Lorsque j'ai été affectée à ce que j'appellerais un travail d'adulte, il était évident qu'il y avait une différence de traitement dans ce secteur, simplement parce que A) j'étais une femme et B) jeune et qu'à l'époque, le domaine était principalement dominé par les hommes, un peu comme une sorte de club de vieux garçons. Vous arriviez au travail et vous vous faisiez appeler « mon ange » ou « ma cocotte » et vous étiez la cible de plaisanteries parce que vous êtes trop jeune pour en comprendre le sens. C'était décourageant. C'était un peu un choc par rapport à d’où je venais. Et puis, pourquoi ne pouvais-je pas faire aussi bien qu’eux? J'ai évidemment travaillé très dur et je suis une personne aussi, donc cela ne devrait pas affecter la façon dont les gens me voient. Mais cela a rendu les choses encore plus difficiles parce que dans mon rôle, j'étais la superviseure d'un groupe d'hommes qui avaient au moins 20 ans de plus que moi, donc c'était assez difficile. Vous savez, j'avais plus d'expérience technique qu'eux, mais ils avaient toute une vie d'expérience pratique et je dirais que cela m'a beaucoup pesé. Je devais donc leur faire confiance par rapport à ce qu'ils avaient à faire et à ce dont ils parlaient, mais il m'a fallu beaucoup de patience et d'écoute pour gagner leur respect en tant que leadeure, non pas que je pensais le mériter de façon immédiate, mais cela m'a demandé beaucoup plus d'efforts que cela n'aurait été le cas pour quelqu'un d'autre. C'était vraiment frustrant et j'ai dû reconnaître que, parfois, on ne gagne par sur certains individus.
J'ai donc commencé à essayer de comprendre quand il valait mieux ne pas s'engager sur le plan professionnel et quand il fallait prendre la parole et défendre mes intérêts, et je pense que nous avons fini par trouver un juste milieu, mais à ce moment-là, je me suis dit que ce n'était peut-être pas le secteur qui me convenait. J'ai donc quitté le ce milieu. Ce n'est pas une histoire extraordinaire de dépassement et de triomphe sur mon parcours difficile, mais je pense que c'est à peu près tout ce que j'aurais pu prévoir compte tenu de la situation.
Catherine : Je pense que vous avez parfaitement raison de dire que ces défis ne sont pas uniques et que de nombreuses personnes dans les carrières en STIAM en font l'expérience. Il est très important de se reconnaître dans les personnes qui sont importantes dans votre domaine, de voir des gens qui agissent comme vous, qui vous ressemblent, et j'ai l'impression qu'il est vraiment très important de trouver des mentors et des alliés pour vous soutenir tout au long de votre parcours. Des personnes qui comprendront les défis que vous pouvez rencontrer, qui vous soutiendront et qui feront tomber les barrières pour vous aider à briller.
Kiyomi : Oui, dans ce domaine particulier, c'était difficile pour tout le monde de faire entendre sa voix. Je pense donc qu'il n'y a pas de mal à quitter une situation qui ne vous rend pas heureux ou heureuse.
Catherine : C’est important de se préserver.
Kiyomi : Oui.
Catherine : En parlant de trouver des mentors et des alliés, je pourrais peut-être poser cette question à Christine. Comment fait-on pour trouver un mentor? Comment trouver cette personne spéciale qui vous soutiendra et vous aidera à créer des opportunités d'apprentissage et de développement?
Christine : C'est une excellente question. Je pense que l'une de mes premières mentores a été ma directrice de thèse, Leyla Soleymani. Pour être honnête, c'est elle qui a trouvé ma candidature à l'école d'ingénierie biomécanique. J'étais sur le point d'accepter une autre offre d'études supérieures, mais elle m'a contactée la veille et j'ai été très intéressée par les travaux de recherche qu'elle menait, si bien que j'ai rejoint son laboratoire en tant que l'une de ses premières étudiantes de troisième cycle. J'avais l'intention de faire une maîtrise et de trouver un vrai travail « dans la vraie vie », mais sa passion pour l'ingénierie et son utilisation créative pour résoudre des problèmes complexes dans le diagnostique du carcinome canalaire in situ (CCIS), m'ont vraiment incitée à continuer dans la recherche. J'ai donc terminé mon programme de doctorat à la place. Elle m'a donc transmis des connaissances et une expertise techniques, mais elle a aussi nourri ma passion pour la résolution de problèmes complexes et m'a vraiment transformée en l'ingénieure que je suis aujourd'hui. Elle a toujours cru en mes compétences, même si je ne croyais pas toujours en moi. En tant que femme ingénieure, je pense qu'il n'y avait pas beaucoup d'exemples de femmes occupant des postes de direction pendant mes études. Le fait de la voir comme une jeune professeure qui me motivait et qui croyait en moi m'a vraiment aidée à prendre confiance en moi. Elle m'a également poussée à évoluer d'une manière que je ne pensais pas possible et je pense que c'était vraiment important, parce que je serais probablement restée dans ma zone de confort et je n'aurais pas autant développé mes compétences ou mes connaissances si elle n'avait pas été là pour m'encadrer.
Elle m'a également présentée à mon mentor suivant, le professeur Dave Sinton, qui était mon superviseur post-doctoral. Il a vu mon expérience en électrochimie et m'a mis au défi de commencer à travailler dans le nouveau domaine de l'électro-réduction du CO2, ce que j'ai fini par adorer. Je ne m'étais jamais vraiment vu comme une leadeure et il m'a donné l'occasion de diriger des sous-groupes au sein du groupe de recherche, ce qui m'a permis d'être la responsable technique de l'équipe du XPRIZE ce qui m'a vraiment aidée à développer mes compétences techniques, mes compétences en matière de gestion de projet et mes compétences en matière de leadership, et sans ce projet, je ne pense pas que j'en serais là aujourd'hui.
Je suis donc très reconnaissante de cette opportunité, ainsi que des personnes convaincues que je pouvais la mettre en œuvre malgré le fait que je n'étais jusqu'alors qu'une universitaire et que je n'avais aucune expérience dans le milieu industriel. Vous savez, cette expérience m'a vraiment appris l'importance du mentorat et de ces personnes qui sont toujours à vos côtés, qui croient en vous et qui, même si elles n'ont pas les réponses, peuvent vous guider vers les réponses. Alors oui, je pense qu'elles ont vraiment façonné la chercheuse et l'entrepreneure que je suis aujourd'hui et qu'elles m'ont donné d'excellents exemples de ce que signifie être une leadeure.
Catherine : Les mentors vous ont vraiment ouvert la voie et ont mis les jalons devant vous pour que vous puissiez arriver là où vous deviez aller, et il semble que vos mentors vous aient aussi préparée à devenir une mentore vous-même.
Christine : Tout à fait.
Catherine : Dans votre poste actuel.
Christine : Oui, tout à fait.
Catherine : Merci à tous les quatre pour ces commentaires judicieux. Avant de vous poser une dernière question, j'aimerais rappeler à tout le monde dans le public d'inscrire toutes les questions que vous pourriez avoir dans la section questions-réponses, où il y en a déjà quelques-unes. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser. Avant de passer aux questions-réponses avec le public, une dernière question difficile : si vous deviez parler à une version plus jeune de vous-même ou si vous deviez donner des conseils aux étudiantes et étudiants qui sont actuellement à l'université ou au collège et qui envisagent d'entrer dans le domaine de l'environnement, pourriez-vous leur donner un conseil qui les aiderait dans leur parcours? Vous avez déjà donné de nombreux conseils, mais si vous pouviez les résumer à un seul, nous pourrions peut-être commencer par Emmanuel.
Emmanuel : J'en ai plusieurs et je ne sais pas lequel choisir. Je dirais peut-être : crois en toi, ne doute pas de ce que tu peux faire. C'était un grand défi pour moi, surtout en tant qu'étudiant de couleur dans une université majoritairement blanche, je doutais de moi tout le temps. J'avais l'impression de ne pas être à ma place. Je ne suis pas doué en sciences. Je vais à une conférence, je suis la seule personne présente et j'ai l'impression que personne ne me ressemble ou ne parle comme moi. J'ai l'impression que les gens ne comprendront pas vraiment ce que je dis. Mais laissez votre excellence parler pour vous. Si vous êtes excellent dans ce que vous faites, les gens viendront vous trouver. Je crois que [inaudible]. Soyez intelligent. Continuez à travailler et ne doutez pas de vous. [inaudible].
Catherine : C'est un excellent conseil. Laissez votre excellence parler pour vous. Je pense que c'est très puissant. Christine, peut-être un conseil que vous aimeriez partager.
Christine : Je pense qu'il faut être ouvert aux opportunités. Faites un stage pendant vos études. C'est vraiment le moment de découvrir ce que vous voulez faire et il n'y a pas beaucoup d'enjeux à passer quatre mois dans un laboratoire différent ou dans une entreprise différente, juste pour découvrir ce qui vous intéresse. Je sais qu'en ce qui me concerne, j'étais vraiment déterminée à obtenir mon diplôme en quatre ans, alors je n'ai travaillé que pendant l'été, mais je me demande vraiment ce que cela aurait signifié d'obtenir son diplôme avec un an de retard. Je pense qu'il est vraiment important de passer du temps pour obtenir des résultats plus diversifiés et plus enrichissants. Alors oui, essayez d'acquérir autant d'expériences que possible.
Catherine : Essayez différentes choses, quatre mois, ce n'est rien.
Christine : Exactement.
Catherine : Ce n'est pas si long. Merci Christine. Varun, pourriez-vous résumer votre expérience en un excellent conseil pour toutes celles et tous ceux qui nous écoutent?
Varun : Pour les sciences de l'environnement, je dirais qu'il faut comprendre la dynamique du marché. Où pensez-vous que l'économie, où pensez-vous que la société dans son ensemble va changer? Et si vous voulez être plus stratégique, c'est sur ces secteurs que vous devez vous concentrer.
Catherine : Être stratégique dans une certaine mesure et choisir le secteur où l'on pense pouvoir réellement faire la différence.
Varun : Exactement.
Catherine : Excellent. Merci, Varun. Et Kiyomi, un dernier conseil?
Kiyomi : Je dirais qu'il faut être curieux. Christine a mentionné l'idée de l'apprentissage continu et du fait d'être toujours une étudiante ou un étudiant dans le monde, et je pense que c'est tout à fait vrai. Je pense qu'il y a cette phrase que l'on entend souvent à l'école : plus on en sait, moins on en sait en réalité, Hippocrate l'a dit dans une certaine mesure, mais il faut être à l'aise avec ce que l'on ne sait pas, et il faut être curieux et trouver ce que l'on peut apprendre à ce sujet. Donc, oui.
Catherine : C'est un excellent conseil. Je pense que la formation universitaire dans le domaine EN STIAM vise souvent à faire des étudiants des ultra-spécialistes de quelque chose. Il est également très utile d'être généraliste, de connaître des choses dans de nombreux domaines différents et de reconnaître ce que l'on ne sait pas.
Merci pour ces quatre excellents conseils. J'aimerais maintenant passer à la section questions-réponses. Nous avons quelques questions très intéressantes et pour la première, je vous invite tous les quatre à y répondre.
Comme l'a fait remarquer l'un de nos participants, tout le monde fait un travail très intéressant et je peux certainement m'identifier à un peu de l'histoire de chacun, en particulier à la façon dont tout cela peut sembler tourner en rond. Une question ouverte : en tant que jeune diplômé, le marché de l'emploi semble très compétitif pour les postes de débutants, en particulier pour ceux qui n'ont pas beaucoup d'expérience; avez-vous des conseils à donner pour décrocher ce premier emploi et faire vos premiers pas dans le secteur?
Emmanuel : Je peux peut-être essayer. Je pense que pour moi, ce que j'ai fait, c'est que je savais que je devais trouver un emploi à l'extérieur à la fin de mes études universitaires. J'ai donc commencé par faire des stages, j'ai essayé d'acquérir de l'expérience en faisant du bénévolat, ce qui m'a beaucoup aidé. J'avais besoin d'apprendre à vendre mon idée. Dans le monde universitaire, on essaie de vous dire qu'il faut modérer les choses, mais il faut parfois être capable de crier un peu fort ses réalisations et certaines des choses que l'on fait. Donc ces stages, ces opportunités de bénévolat, mets-les en avant, elles montrent à votre recruteur (j'ai travaillé comme recruteur pendant un certain temps, alors je sais certaines des choses qu’un recruteur va examiner), êtes-vous une personne qui fait ou une personne qui est engagée. Si vous êtes engagé, vous êtes prêt à travailler, vous êtes prêt à apprendre. C'est ainsi que l'on s'améliore. Si rien ne vient, il y a des cours gratuits que vous pouvez suivre en ligne, il suffit de garder votre esprit équipé et de cette façon, vous vous distancerez du reste de la foule. J'ai donc expliqué ce qui est extraordinaire et qui conduit à faire plus que ce que ferait une personne ordinaire. La personne ordinaire ferait 10 miles, si vous faites 10,001 miles, cela vous rend extraordinaire, cela vous mène aux gens extraordinaires. Vous pourriez simplement vous asseoir et dire : « je n'obtiendrai pas le poste » ou vous pourriez faire du bénévolat, acquérir de l'expérience en stage, suivre des cours qui sont gratuits.
Le réseau LinkedIn est une bonne ressource, envoyez des messages aux gens, créez un réseau avec eux, demandez-leur de vous prendre sous leurs ailes. J'avais l'habitude de jeter mon filet dans de nombreuses eaux. Ainsi, lorsque j'essaie de trouver de nouveaux emplois, je ne me contente pas de parler à une seule personne qui ne répond pas, je ne laisse pas ma fierté m'empêcher de parler à quelqu'un d'autre. Je parle à cinq personnes, et au moins l'une d'entre elles me tendra la main; si ce n'est pas le cas, je continue d'essayer.
Catherine : C'est très important parce qu'il peut être très intimidant de se défendre soi-même et d'agir en quelque sorte comme son propre vendeur, mais vous avez tout à fait raison et c'est un excellent conseil d'utiliser les outils de votre domaine, comme LinkedIn, pour lancer le filet et ne pas laisser votre fierté vous empêcher de rencontrer des gens et de travailler en réseau avec des personnes qui peuvent vous aider à obtenir le prochain poste. Merci Emmanuel. Nous avons une autre question…
Kiyomi : Je voulais juste faire écho à son idée de réseautage. Je dirais que le plus grand succès que j'ai eu avec le réseautage, surtout quand j'étais une nouvelle diplômée, c'était d'aller aux conférences affichées sur les bulletins de l’université honnêtement. Vous vous promenez, ce sont des gens qui sont probablement dans le même bateau que vous ou presque, qui sont également nouveaux dans le monde du travail. Ils veulent montrer leur travail et vous pouvez montrer ce que vous faites, vous pouvez parler à des gens qui sont un peu plus avancés et c'est une sorte d'espace plus sûr, si cela vous rend nerveux. Il suffit d'avoir une conversation et de rester en contact. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai décroché ce poste : j'ai parlé à quelqu'un lors d'une conférence et j'ai continué à le harceler chaque année.
Catherine : Oui, c'est un bon point. Il y a beaucoup de façons différentes de travailler en réseau, de faire de la publicité et de se défendre. Il faut donc trouver le moyen qui vous convient le mieux et essayer de sortir un peu de cette zone de confort.
Nous avons une question d'un participant qui dit que Christine a mentionné la narration. De quelle autre façon les arts peuvent-ils appuyer les sciences et servir la démarche scientifique? Quelqu'un souhaite-t-il répondre à cette question? Peut-être, Christine, puisque vous avez parlé de la narration, je vais m'adresser à vous pour commencer. Vous avez dit que c'était si important, que c'était une compétence importante que vous avez apprise pendant votre scolarité, comment cela se traduit-il dans votre vie quotidienne chez CERT Systems?
Christine : Oui, je veux dire, je pense que dans ma carrière universitaire, je faisais surtout des présentations à mes homologues universitaires et peut-être que l'aspect de mes graphiques sur mes diapositives PowerPoint n'avait pas vraiment d'importance, mais maintenant je dois interagir avec d’éventuels investisseurs et clients et vous savez, la façon dont je présente l'information a vraiment de l'importance et aide vraiment à raconter l'histoire. Il est donc très important d'avoir des chiffres et d'autres moyens de communiquer l'information pour que tout le monde puisse suivre, parce que tout le monde n'a pas le même bagage et je pense que les arts sont, vous savez, quelque chose qui peut être utilisé pour fournir un langage commun pour que tout le monde puisse vraiment suivre l'histoire correctement.
Catherine : Quelqu'un d'autre souhaite-t-il faire écho à ce que Christine a dit à propos de la narration? L'importance de trouver la bonne façon d'expliquer ce que nous faisons aux bons publics, qui sont vraiment différents une fois que nous sommes sortis de l'école. Kiyomi?
Varun : Je peux vaguement répondre à cette question. En tant que scientifique, nous aimons les chiffres, nous aimons les données, nous aimons les figures complexes. Cela nous donne de l'énergie. Mais pour la plupart des gens, c'est écrasant. Celles et ceux qui veulent prendre une décision veulent savoir en quelques secondes ce que vous essayez de communiquer, n'est-ce pas? En tant que consultante, ils vous ont engagée pour leur donner des conseils, n'est-ce pas? Ils vous font confiance parce que vous avez déjà fait preuve de diligence raisonnable. Vous avez examiné les chiffres, vous avez examiné tous les aspects complexes de la question, mais en fin de compte, qu'est-ce que cela signifie et comment cela va-t-il les influencer dans leur prise de décision? Il faut donc se mettre à leur place, se demander ce qu'ils essaient d'en tirer et se contenter de choses simples. Voici ce qu'il faut faire ou ce qu'il faut faire maintenant, voici les étapes à suivre. S'ils veulent en savoir plus, ils peuvent toujours revenir à vous et vous demander comment vous en êtes arrivé à cette conclusion. Vous pouvez alors aller plus loin parce qu'à présent, ils ont manifesté de l’intérêt pour ce que vous dites, mais en attendant, vous devez les laisser, vous savez, venir à vous. Mais, commenez par leur dire ce qui est important pour eux, tout de suite.
Catherine : Je suppose qu'il faut bien comprendre ce que l'on essaie de communiquer, le message et la mission de l'exposé ou de la présentation que l'on fait. Absolument.
Nous avons une autre question, plusieurs d'entre vous ont mentionné : « j'ai décidé de faire ceci ou je suis passé à cela… » Qu'est-ce qui vous permet de faire de l’introspection et de corriger le chemin que vous suivez? Comment faites-vous l’analyse de vous-même et comment réévaluez-vous vos options?
C'est une question importante et effrayante, je suppose, car ces décisions peuvent être très intimidantes. Quelqu'un souhaiterait-il nous expliquer comment vous avez fait ces choix parfois difficiles de changer de voie au cours de votre carrière?
Emmanuel : Je peux essayer. L'une des choses que les gens ont l'habitude de dire quand ils voient mon CV, c'est que j'ai beaucoup bougé, passant de l'ingénierie physique, à l'ingénierie électrique, au doctorat en chimie et à tous les types d'emplois que j'ai occupés. La question que je me pose souvent est la suivante : je prends des décisions pour rendre les gens heureux, mais pas moi-même. Je me considère toujours comme le dernier, mais en réalité, je dois toujours me coucher avec moi-même. Donc ce que les gens veulent que vous fassiez, ça n’importe pas tant. Il y a des moments où les gens sont importants et où l'on veut faire des choses pour eux, mais parfois il faut aussi faire des choses pour soi parce qu'au bout d'un moment, ces gens ne seront plus là et il faudra toujours vivre avec soi-même. Quelle que soit la décision que vous prenez, demandez-vous si je pourrai l'assumer dans les 10, 20 ou 30 prochaines années. Si je regarde ce moment, est-ce que je dirai que j'ai fait ça pour moi, ou que j'ai fait ça pour quelqu'un d'autre, et peut-être que je veux faire des choses pour moi, et dans ce moment d'auto-réflexion, cela m'aide à réaliser cette personne qu'est Emmanuel.
Vous devez vivre avec vous-même, vous devez faire tout le travail, est-ce que c'est quelque chose que vous aimez faire? Peut-être pour d'autres personnes, mais êtes-vous heureux? C'est ainsi que les gens deviennent déprimés et détestent leur travail. Faites ce qui vous rend heureux. Demandez-vous si vous faites cela pour vous ou pour quelqu'un d'autre.
Catherine : C'est tellement important de se recentrer sur ce que l'on veut vraiment et on est la personne qui vit avec nous et on doit se sentir à l'aise dans les décisions que l'on prend. Je pense que c'est un excellent conseil. Je sais que lorsque j'étais plus jeune, j'avais très peur que mes décisions m'engagent sur une voie qui serait éternelle. Je pensais que je ne pourrais jamais changer d'avis et que tout était prédéterminé. Se faire confiance à soi-même pour trouver les choses qui nous rendront heureux est donc un très bon conseil et il faut se sentir libre de changer d'avis par la suite.
Nous avons une autre question pour Christine, mais je pense que tout le monde peut y répondre : comment jonglez-vous avec toutes vos responsabilités? Cela semble très difficile. Avez-vous, Christine ou quelqu'un d'autre ici, suivi une formation en gestion avant d'occuper vos fonctions actuelles, parce que, dans une certaine mesure, vous portez tous de nombreuses casquettes différentes?
Christine : Je peux peut-être commencer. Je n'ai donc pas reçu de formation formelle en gestion. Ce que j'ai eu, c'est l'expérience que j'ai acquise au cours de mon doctorat, en étant l'une des premières étudiantes diplômées, en obtenant en quelque sorte automatiquement un rôle de leadeure dans le laboratoire, puis en passant à un poste de post-doctorante où j'ai eu un rôle de leadeure. C'était donc une sorte de formation sur le tas.
Mais je pense que ce qui m'a vraiment aidée lorsque j'ai commencé à travailler avec différents programmes d'accélération, c'est qu'ils vous proposent souvent des mentors. Je pense qu'il est important d'apprendre des mentors qui ont été entrepreneurs eux-mêmes, qui ont dirigé des équipes, vous savez, en leur posant des questions de gestion. Au cours de l'année écoulée, j'ai également travaillé avec un coach en leadership, ce qui m'a été très utile pour déterminer quels sont mes points forts en tant que leadeure et comment je peux les mettre au service de mon équipe et la guider.
Ce sont là quelques-uns des outils que j'ai utilisés pour jongler avec beaucoup de choses, et pas forcément encore très bien. Je pense qu'il est impossible d'avoir un équilibre parfait entre vie professionnelle et vie privée. Je pense qu'il est essentiel de rester organisé. Je consulte donc mon calendrier en permanence. Je classe mes tâches par ordre de priorité. Je rédige des listes de choses à faire, je les vérifie et je pense que c'est la seule façon d'être productif. En outre, comme notre équipe s'est récemment agrandie, j'ai cherché à savoir qui, dans notre équipe, pouvait accéder à une position de leader, de sorte que je puisse leur déléguer des tâches, leur donner les moyens de devenir des leaders et leur permettre de prendre en charge certaines des tâches que j'ai assumées jusqu'à présent.
Catherine : Il s'agit donc d'un travail d'équipe, d'un partage des tâches.
Christine : Oui.
Catherine : Nous ne pouvons pas être parfaits dans tous les domaines.
Christine : Oui.
Catherine : J'ai vu quelques têtes se lever quand tu as mentionné que tu n'étais pas très douée pour le jonglage des tâches. Est-ce que quelqu'un d'autre veut intervenir, peut-être Varun, Kiyomi ou Emmanuel?
Kiyomi : Je peux tout à fait comprendre cela. Je pense que mes supérieurs seraient probablement d'accord avec moi, tout simplement parce qu'il est difficile de jongler avec certaines responsabilités à la fois. Pour la formation à la gestion, je sais que j'ai eu des mentors qui ont essayé de nous aider. Ils ont différentes choses comme la matrice RACI (Responsable, Agent comptable, Consulté, Informé) ou quelque chose comme ça. Ils vous donneront tous ces outils pour vous aider, mais la plupart du temps, il s'agit de gestion personnelle, je suppose.
En ce qui concerne la question de la formation à la gestion avant d'entrer en fonction, j'ai en fait reçu plus de formation pendant que j'occupais un poste. Donc, une fois que vous êtes dans une fonction, quelqu'un va vous dire, d'accord, nous proposons ce cours sur la façon de diriger ou quelque chose comme ça, et cela va vous aider à vous développer dans la fonction.
Une autre chose que je ferais, c'est que tout au long de ma carrière universitaire et de mon emploi, je trouverais des personnes qui vous attirent et qui sont des leadeurs pour lesquels vous voulez ou aimeriez travailler. Je pense que ça peut être très utile de suivre leur exemple afin de s’améliorer tout au long de sa carrière.
Catherine : S’il n’y a pas de formation formelle, il est possible de trouver des solutions positives… Varun aimeriez-vous intervenir?
Varun : Oui, j'ajouterais que je ne suis pas la meilleure personne qui soit pour ce qui est d’accomplir de multiples tâches. Je divise donc ma journée en matinée, en après-midi, en fin de soirée, peu importe, et je prends une tâche dans chacun de ces laps de temps et j'essaie de l'accomplir. Ensuite, je fais une transition, une transition mentale et je travaille sur un tout autre type de tâche. Ainsi, même si, au bout du compte, vous avez fait de multiples tâches, vous ne vous concentrez à tout moment que sur une seule chose. C'est ainsi que mon cerveau fonctionne mieux. Je ne peux pas faire cinq choses différentes en même temps, j'échouerais lamentablement. Il faut donc diviser les choses en sections gérables, pour ainsi dire, et s'y attaquer au fur et à mesure. C'est mon seul conseil.
Catherine : Décomposer les choses en éléments plus faciles à gérer.
Sur ce, je voudrais remercier toutes les participantes et tous les participants pour leurs excellentes questions et je suis désolé que nous devions nous arrêter maintenant et que nous n'ayons pas pu répondre à toutes les questions, mais je vous remercie d'avoir contribué à cette section de questions-réponses.
Merci beaucoup à Emmanuel, Christine, Varun et Kiyomi d'avoir pris le temps, malgré leur emploi du temps très chargé, de nous parler de leur parcours et de leur carrière passionnante. Merci au public de s'être joint à nous aujourd'hui et d'avoir contribué aux questions-réponses et à la discussion. Nous espérons que les personnes présentes dans le public se joindront à nous pour le prochain webinaire de la FCI, qui aura lieu le 28 novembre et qui réunira quatre autres grands panélistes ayant également une carrière dans le domaine de l'environnement. Rendez-vous sur innovation.ca pour vous inscrire à ce prochain webinaire qui aura lieu le 28 novembre.
Notez également que les personnes inscrites au webinaire d’aujourd’hui recevront un sondage dans les prochains jours, si vous pouvez prendre le temps d'y répondre. Les résultats de ce genre de sondage sont très importants pour aider la FCI à améliorer les webinaires qu'elle propose et cela vous donnera également une nouvelle chance de participer au concours pour gagner un iPad. Si vous le pouvez, prenez le temps de répondre au sondage.
Enfin, nous vous serions reconnaissants de partager les informations relatives à ce webinaire ou de la faire connaître à vos amis et camarades de classe. Nous vous donnons rendez-vous le 28 novembre prochain. Merci encore à nos panélistes. Merci à notre public d'être venu et je vous souhaite de passer une bonne journée.
Modératrice
Catherine Girard, professeure adjointe de microbiologie
Catherine Girard est professeure adjointe de microbiologie à l'Université du Québec à Chicoutimi. Ses recherches portent sur l'écologie microbienne de la glace dans l'Arctique et sur la façon dont les changements climatiques vont finir par modifier les paysages et les fonctions écosystémiques. Catherine Girard est passionnée par la recherche collaborative, elle construit notamment des passerelles entre les systèmes de connaissance occidentaux et autochtones. Elle s'implique dans le partage des savoirs et la vulgarisation, ainsi que dans la promotion de la recherche scientifique dans la vie de tous les Canadiens et de toutes les Canadiennes. (Source: Atwood Photographie)
Panélistes
Emmanuel Balogun, scientifique spécialisé dans les piles à combustible
Emmanuel Balogun contribue au mouvement mondial qui cherche à rendre notre économie plus efficace sur le plan énergétique. En tant que scientifique spécialisé dans les piles à combustible à l'Université Simon-Fraser à Burnaby, en Colombie-Britannique, il se concentre sur le fait de développer une énergie bon marché, accessible, durable et renouvelable. Dans cette optique, il recherche actuellement des matériaux abordables pour mettre au point des piles à hydrogène et il est à l'origine de nouvelles méthodes permettant d'optimiser les piles à combustible dans le but qu’elles soient adoptées à grande échelle. Il a également cofondé H2Xplore, une compagnie spécialisée dans les essais de piles à combustible.
Christine Gabardo, innovatrice dans le domaine des technologies propres
Christine Gabardo est une leader émergente du palmarès Clean50 et une récipiendaire de la bourse Breakthrough Energy (l'énergie révolutionnaire) dans la catégorie « innovateurs et innovatrices ». En tant que cofondatrice et dirigeante principale de la Technologie chez CERT Systems Inc. à Toronto, en Ontario, elle et son équipe convertissent le dioxyde de carbone en carburants verts et en charge d'alimentation, en n’utilisant que de l'eau et de l'électricité. Elle est titulaire d'un baccalauréat en ingénierie et d'un doctorat de l'Université McMaster. Pour son post-doctorat à l'Université de Toronto, elle s'est concentrée sur le fait de développer des dispositifs électrochimiques de réduction du dioxyde de carbone efficaces et modulables.
Varun Gupta, expert en remise en état de mines
Varun Gupta aide les entreprises minières du Canada à respecter et à dépasser leurs engagements en matière de réglementation et de durabilité environnementale. Varun est spécialiste de l'eau et de la fermeture des mines chez Environmental Resources Management (ERM) à Toronto, en Ontario, où il fait également partie d'une équipe qui contribue à donner aux sites miniers de nouvelles fonctions. Pour son doctorat en biogéochimie à l'Université Laurentienne, il s'est concentré sur la remise en état des mines, notamment en élaborant des processus de traitement des zones humides flottantes pour une mine à Sudbury.
Kiyomi Holman, spécialiste du soutien à la communauté océanique
Kiyomi Holman aide les communautés autochtones à concevoir et à mettre en œuvre des programmes de surveillance des océans. Elle travaille pour les Réseaux océaniques Canada (ONC), à Victoria, en Colombie-Britannique. En tant que spécialiste du soutien aux communautés, elle intègre différentes façons de savoir à son travail, tout en renforçant les connaissances en sciences océaniques et en sensibilisant des tierces parties au rôle vital que jouent les océans du Canada dans la santé économique et environnementale des communautés côtières. Elle est titulaire d'une licence et d'un master en géographie physique, avec des spécialisations en systèmes d'information géographique et en télédétection.