Les établissements de recherche canadiens lancent un message clair : la collaboration est plus importante que jamais
La recherche et l’innovation sont en constante évolution. Au fur et à mesure que les connaissances et les capacités technologiques progressent, l’étendue de nos questionnements et les moyens d’y répondre changent aussi.
La Fondation canadienne pour l’innovation veut ainsi demander aux chercheurs, aux chefs de gouvernement et au grand public ce qu’ils pensent de l’avenir de la recherche, de la découverte et de l’innovation.
Il y a cinq mois, nous avons commencé à sillonner le pays. Nous avons tenu 16 séances publiques où plus de 500 personnes, représentant plus de 130 organismes différents, ont pris la parole. Nous avons aussi reçu 72 commentaires formulés par écrit.
À l’occasion de cette conversation pancanadienne, nous avons pu entendre de vive voix la vision de nos parties prenantes pour la recherche et l’infrastructure de recherche au Canada. Les commentaires formulés étaient réfléchis constructifs et révélateurs. Le simple fait qu’un si grand nombre de personnes ait pris part à cet exercice, et avec un tel enthousiasme, montre que la communauté de chercheurs canadienne est mobilisée et veut nous transmettre d’importants messages.
Parmi l’ensemble des thèmes abordés, deux sujets ont dominé les discussions : l’engagement universel envers l’excellence et l’adoption généralisée du concept de « convergence » en recherche, où des chercheurs de disciplines variées s’associent pour trouver des solutions à certains des grands enjeux mondiaux. Nous avons appris comment des chercheurs collaborent et se partagent de l’équipement entre diverses villes et régions du pays. Nous avons aussi appris comment des équipes de recherche tendent la main à leurs homologues du monde entier pour nouer des partenariats.
Bien qu’encourageants, ces propos ne nous ont pas surpris. Cet esprit de collaboration se manifeste dans de nombreux projets, petits ou grands, que nous finançons. De fait, nous nous sommes récemment penchés sur certaines des installations ayant reçu des contributions de notre Fonds des initiatives scientifiques majeures qui finance des installations complexes et d’envergure, comme l’observatoire de neutrinos de Sudbury, ou encore les observatoires d’Ocean Networks Canada dans l’Arctique et sur les côtes est et ouest.
En raison de leur taille et de leur vaste capacité, ces installations sont de véritables centrales de convergence attirant des chercheurs de disciplines variées des quatre coins de la planète de même que des partenaires du secteur privé. Au Centre canadien de rayonnement synchrotron, par exemple, il n’est pas rare de croiser le matin un géochimiste au service d’une société minière responsable de l’évaluation des sous-produits transformés, et de prendre une pause-café avec un expert médico-légal en après-midi. Sur le pont du NGCC Amundsen, les spécialistes des glaces de mer et les chercheurs en santé humaine.
Grâce à un budget d’exploitation adéquat, ces projets scientifiques d’envergure peuvent établir des partenariats avec des entreprises, attirer d’éminents chercheurs étrangers et, ultimement, produire des retombées qui vont de la détection et de l’alerte précoces de tsunamis à la conception de matériaux composites améliorés à l’intention du secteur de l’aérospatial, en passant par la fabrication d’un nouveau médicament pour traiter le cancer de la prostate.
Il y a donc bel et bien « convergence », et cela fonctionne. Et même si vous avez exprimé que la FCI a un rôle à jouer pour favoriser la mise en place de ce type de relations, cette façon de faire ne peut pas être imposée puisque les partenariats les plus fructueux sont ceux qui se créent naturellement.
Vous avez aussi abordé à maintes reprises le potentiel considérable des universités et des collèges de petite taille. Étroitement liés aux villes et aux villages qui les hébergent, ces établissements sont dotés d’une capacité inouïe de traduire directement la recherche en retombées pour ces collectivités et les petites et moyennes entreprises si cruciales pour leur propre économie. Bien que les projets de recherche de ces établissements n’aient pas nécessairement les mêmes besoins de financement que ceux de plus grandes universités, vous avez suggéré d’améliorer l’offre de services à leur intention.
Ces commentaires ont une valeur inestimable pour notre processus de planification. Depuis sa création, la FCI consulte largement ses diverses parties prenantes. Nous devons maintenant transformer vos idées en programmes pour concrétiser notre vision commune de la recherche et de l’infrastructure de recherche au Canada.
Roseann O’Reilly Runte est présidente-directrice générale de la Fondation canadienne pour l’innovation qui investit dans des installations et de l’équipement de pointe des universités, des collèges, des hôpitaux de recherche et des établissements de recherche à but non lucratif du Canada. Au cours des prochains mois, visitez Innovation.ca pour découvrir ce que nous avons appris lors de la conversation pancanadienne sur l’avenir de la recherche et de l’infrastructure de recherche au Canada.